La justice suédoise vient de condamner Stanislas Mbanenande à la prison à vie pour sa participation active au génocide des Tutsi perpétré au Rwanda en 1994. Stanislas Mbanenande s’est illustré dans la ville de Kibuye, sur des lieux de massacres bien connus du CPCR: le stade de Kibuye, l’église catholique ou bien encore une école. C’est précisément pour les mêmes faits que des présumés génocidaires rwandais présents sur le sol français sont poursuivis en justice suite à des plaintes avec constitution de partie civile déposées par le CPCR. Il s’agit en particulier du docteur Charles Twagira et de Claude Muhayimana. Il sera probablement nécessaire que les juges français cherchent à entrer en contact avec leurs homogues suédois dans la mesure où il est fort probable que toutes ces personnes se connaissaient. Peut-être d’ailleurs auraient-elles « travaillé » ensemble ?
C’est en tout cas une bonne nouvelle pour les victimes du génocide et un exemple à suivre pour la justice de notre pays. Nous attendons toujours la date du premier procès en assises qui devrait se dérouler en France: il s’agit de l’affaire Pascal Simbikangwa, un ancien capitaine de l’armée rwandaise, un proche de la famille Habyarimana, membre de l’Akazu, arrêté à Mayotte et condamné pour trafic de faux papiers. Il est toujours incarcéré à la prison de Fresnes, suite à une plainte déposée par le CPCR. Deux autres présumés génocidaires sont eux aussi incarcérés: Octavien Ngenzi et Tito Barahira, l’un à la prison de la Santé, l’autre à Fresnes. Il se pourrait fort que ces deux dossiers soient joints si les juges d’instruction estiment, comme nous le pensons, que de lourdes charges pèsent sur leurs épaules. Ils auraient en effet commis leurs crimes à Kabarondo, dans l’ancienne préfecture de Kibungo, à l’est du Rwanda.
Si la décision de la justice suédoise nous encourage à continuer le combat, nous ne pouvons que regretter que la justice française n’ait toujours jugé aucun présumé génocidaire. Même si, nous le reconnaisssons, les choses avancent. Mais toujours trop lentement.