Lors du procès en appel de Pascal SIMBIKANGWA, deux thèmes sont revenus du banc de la défense: pression sur les témoins qui sont tous des menteurs.
Cette « pression sur les témoins » est revenue comme un leitmotiv, que ce soit dans la bouche de l’accusé lui-même, ou dans celle de ses conseils. On connaît bien cet argument, et bien avant que la justice française ne se mette en route. Ne seraient libres de témoigner que les témoins à charge! Quand on est à bout d’arguments, il faut bien en imaginer d’autres! De dénoncer en particulier les fameux « syndicats de délateurs« : le chef de file et porte-parole de cette thèse, un certain Joseph MATATA, est venu se ridiculiser devant les assises de Paris [1]. La défense s’est d’ailleurs abstenue de le faire citer à nouveau, comme elle hésitera probablement à faire citer monsieur PEAN dans de prochains procès [2]. Il faut se méfier de ceux qui marquent des buts contre leur camp!
« Les témoins, tous des menteurs? » C’est la deuxième idée géniale trouvée par les avocats de la défense. On aura relevé leur théorie: « Un témoin unique est un témoin nul, deux témoins qui disent la même chose sont des témoins qui se se sont concertés! » Comprenne qui pourra! A ce propos, c’est « l’hôpital qui se fout de la charité ». SIMBIKANGWA n’a cessé de mentir tout au long des deux procès. Il serait fort celui qui, même en ayant assisté à toutes les audiences, arriverait à reconstituer son véritable emploi du temps pendant les trois mois du génocide. En février 2014, il affirmait être resté enfermé dans sa maison de Kiyovu, pour finir par reconnaître deux ou trois sorties pour aider des Tutsi. En fait, il a passé la majeure partie de son temps à sillonner le pays, faisant de nombreux déplacements entre Kigali et Gisenyi. Sans compter ses sorties dans la ville de Kigali, toujours pour aider des gens en difficulté. Messieurs NGENZI et BARAHIRA n’ont pas été en reste lors de leur comparution devant les assises de Paris de mai à juillet 2016: un tissu de mensonges pour essayer de se disculper. Que viendront-ils nous raconter en appel?
Question mensonge, certains témoins de la défense ne déparent pas dans ce tableau. Monsieur PEAN, par exemple, est un spécialiste de la calomnie mensongère. Aveuglé par son soutien inconditionnel aux personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi et par sa haine du président KAGAME, il n’hésite pas à s’en prendre, sans aucune preuve, à tous ceux qui ne veulent pas que la France soit « un havre de paix pour génocidaires. » Il n’est pas nécessaire de donner des exemples. Il suffit de lire ses écrits, ou de prendre connaissance de son soit-disant témoignage devant la Cour d’Assises de Bobigny. Ce témoignage, qu’il a fait publier dans son intégralité sur des sites amis, il n’a pu en fait le prononcer dans la mesure où le président lui a demandé de ne pas le lire. Ce qui a d’ailleurs troublé le témoin qui a dû prendre quinze minutes de repos. En réalité, il s’agit du témoignage qu’il aurait souhaité lire devant la Cour d’assises de Bobigny!
On sait maintenant à quoi s’attendre dans les futurs procès: les témoins ne seront pas crédibles car soumis à des pressions de la part d’associations de rescapés ou du pouvoir rwandais. Ils seront systématiquement considérés comme des menteurs! Malheureusement pour les accusés, les jurés populaires ne se sont pas laissés embarquer dans les méandres de leurs propos embarrassés et peu crédibles! On apprend bien aux enfants à ne pas mentir: un mensonge en appelle un autre pour couvrir le premier. Les accusés feraient bien de retenir la leçon! Mais je crains qu’il ne soit trop tard pour eux: toute leur existence nouvelle, depuis 22 ans, a été reconstruite sur le mensonge, sur la négation de ce que fut leur vie antérieure. Reconnaître tardivement leurs méfaits, voire leurs crimes, les mettrait face à une vérité qu’ils ne peuvent pas supporter. Mieux vaut briser le miroir!
Alain GAUTHIER, président du CPCR
- Voir l’audition de Joseph MATATA lors du procès Ngenzi/Barahira.
[Retour au texte] - Voir l’audition de Pierre PEAN, cité par la défense en lieu et place de messieurs CRUVELLIER et TWAGIRAMUNGU.
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