Réclusion criminelle à perpétuité pour Philippe MANIER

Dans l’indifférence quasi générale et dans le silence assourdissant de la plupart des grands médias nationaux (que les journalistes présents veuillent bien m’excuser, leurs articles ont été répercutés sur notre site) la Cour d’assises de Paris, après deux mois d’audiences, a condamné monsieur Philippe HATEGEKIMANA/MANIER, alias BIGUMA à la réclusion criminelle à perpétuité pour GENOCIDE et crimes contre l’Humanité, pour sa participation au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

On peut s’étonner qu’une telle décision ait pu passer inaperçue. Il est vrai que notre pays est actuellement en proie à de nouveaux démons qui génèrent inquiétude et révolte, que la situation internationale, depuis plusieurs mois, n’a pas de quoi nous réjouir, que ce génocide a été perpétré loin de chez nous et il y a bientôt trente ans, toujours est-il qu’une condamnation, en France, pour GENOCIDE, le crime contre l’Humanité le plus grave, ne devrait pas être passée sous silence.

Les rescapés du génocide des Tutsi comptent pourtant sur la justice pour tenter d’apaiser leurs souffrances et se reconstruire. Les témoignages entendus lors de ce procès nous ont prouvé que le chemin de croix de ceux qui ont survécu continue. Que peuvent penser les jurés, qui ont passé près de deux mois à entendre les récits les plus terribles, et qui ont jugé en notre nom à tous, de voir que la décision qu’ils ont prise, en leur âme et conscience, soit à ce point ignorée?  Qu’ils soient ici remerciés.

Le 13 novembre, commencera, toujours devant la Cour d’assises de Paris, le procès de monsieur Sosthène MUNYEMANA, médecin urgentiste à Villeneuve-sur-Lot. Un autre médecin, monsieur Eugène RWAMUCYO, devra lui aussi comparaître devant la cour d’assises pour GENOCIDE. Sans oublier les procès en appel de Claude MUHAYIMANA, de Laurent BUCYIBARUTA et probablement de Philippe MANIER. Une abondance d’affaires lasserait-elle nos concitoyens, laisserait-elle de marbre tous ceux qui ont le devoir d’informer?

Pour le CPCR et les autres parties civiles présentes à ce procès, le combat continue.

Alain GAUTHIER, président du CPCR

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