Audition de monsieur Bigega, agent de l’Etat au SCR (Service Central de Renseignements)
Monsieur Bigega travaillait au SCR mais comme agent logisticien.Il a beaucoup travaillé en dehors de Kigali, dans les différentes préfectures. De ce fait, il a peu côtoyé Pascal Simbikangwa. Le témoin a cependant rappelé que monsieur Simbikangwa était « colérique », qu’il « prenait comme prétexte le fait d’être proche du président pour intimider les gens. » Il ne craignait personne d’autre que le président. Monsieur Bigega a continué: » Il montrait qu’il haïssait les Tutsi. » Lorsque la défense lui demande pourquoi il ne voulait pas venir à Paris pour témoigner: « J’avais peur, peur des opposants actuels de Kigali qui pouvaient me faire du mal. » Comme à son habitude, Pascal Simbikangwa conteste ce témoignage: » Ils viennent là pour la récitation. Ils ont appris à me calomnier, à calomnier le président. » Reprenant cette question de la peur des témoins, l’avocat général l’adresse à Simbikangwa. Ce dernier de répondre: » Les opposants? Vous pensez qu’ils peuvent tuer? En France, il n’y a pas de pression sur les témoins. Par contre, à Kigali, on fait pression sur les témoins car on ne veut pas la vérité, on ne veut pas reconnaître l’innocence. » » L’ethnisme continue au Rwanda, les Hutu se trouvent en marge. ». Il termine en disant qu’il veut donner une leçon à Monsieur Gauthier: « Je voudrais que Monsieur apprenne l’histoire des Juifs à propos de laquelle on reconnaît des Justes! Alain Gauthier continue à faire la propagande du FPR pour que la réconciliation nationale soit impossible. » Tout le monde aura compris qu’il s’agit là d’un procès d’intention. C’est ainsi que se comporte Pascal Simbikangwa quand il est à court d’arguments.
Audition de Faustin Twagiramungu, politicien.
Monsieur Twagiramungu ayant volontairement confondu prétoire et tribune politique, nous avons décidé de ne pas rédiger de compte-rendu de son audition. La justice mérite mieux que ça.
NB. Monsieur Twagiramungu avait offert ses services à la défense!
Questions à monsieur Simbikangwa.
Monsieur le président, Olivier Leurent, va relire, en fin de journée, plusieurs témoignages qui mettent Simbikangwa en cause. Comme à son habitude, le prévenu conteste tout. Il ne connaît aucun des témoins qui sont pratiquement tous de sa commune d’origine, les traite de menteurs, parle du « langage diabolique » de l’un, qualifie les propos d’un autre « d’absurdes », parle de « délation, de terreur, de mensonges ». Rien de nouveau sous le soleil.
En fin d’audience, Pascal Simbikangwa dit qu’il connaissait Robert Kajuga, le président des Interahamwe: « Ce n’était ni un ami, ni un ennemi. » On s’en tiendra là pour aujourd’hui.
Le président, évoquant le planning de demain, annonce que Georges Ruggiu refuse de venir témoigner. Il voulait que ce soit à huis clos, ce qui n’est pas possible. Une nouvelle tentative pour le convaincre aura lieu dans les jours qui viennent.