Procès Simbikangwa: 12 février 2014

Audition de Gasana Ndoba,  président fondateur du Collectif des Parties Civiles au premier procès de Bruxelles au printemps 2001.

Monsieur Gasana commence par se présenter comme le porte-parole de madame Kavaruganda dont le mari, président de la Cour Constitutionnelle en 1994, a été assassiné le 7 avril. Il avait reçu des menaces verbales de la part de Pascal Simbikangwa quelques jours plus tôt. Monsieur Kavaruganda s’en était ouvert au président de la République dans une lettre qu’il lui avait adressée le 23 mars 1994. « Monsieur Simbikangwa, en votre âme et conscience, vous savez que vous portez la responsabilité de la mort de mon mari », rapporte madame Kavaruganda. Ce que Pascal Simbikangwa conteste, évidemment.

Le témoignage de Gasana Ndoba repose sur des témoignages recueillis sur place concernant la violation massive des droits de l’homme au Rwanda entre 1990 et 1994. En octobre 1990, répression massive sur les Tutsi et les Hutu opposants suite à la stratégie d’intoxication et de mensonge mise en place par le pouvoir. On a fait croire à une attaque du FPR: arrestation de milliers de personnes.

Plusieurs pogroms vont précéder le génocide comme autant de galops d’essai: Kibilira, massacre des Bagogwe, au Bugesera, à Kibuye… Cette répression s’accompagne de tortures jamais dénoncées: absence de réactions de la communauté internationale. Plusieurs rapports vont être publiés pour dénoncer ces actes de barbarie auxquels Simbikangwa est assez souvent mêlé.

Gasana Ndoba commente ensuite quelques pages du livre de Simbikangwa « La guerre d’octobre » pour en dénoncer les dérives racistes. Simbikangwa est un personnage plus important qu’il ne veut le reconnaître. De nombreux témoignages l’attestent.

Lecture du Rapport de René Degni-Segui, ancien rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme pour le Rwanda.

http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/0/7eedb8b37597fdc9802566f9003c58ae?Opendocument

http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/855cf0ac85877023802566a60034cf1c?Opendocument

Audition de madame Spéciose Mukayiranga.

Parole est ensuite donnée à madame Spéciose Mukayiranga rescapée du génocide et épouse du fondateur de l’association Kanyarwanda, association de défense des droits de l’homme. Fidèle Kanyabugoyi, un homme droit mais sans concession, sera assassiné le 11 avril après l’abandon des réfugiés par les Casques Bleus belges à l’école technique de l’ETO (Kicukiro). Voir le film « Shooting dogs ». Spéciose va faire le récit de son expérience dans les années 60, et plus particulièrement dans les années 90-94, période au cours de laquelle les Tutsi sont harcelés, maltraités et tués. Elle saura transmettre à la Cour une grande émotion qui aura certainement touché les jurés.

La journée se terminera par la projection de l’émission « La Marche du siècle » de Jean-Marie Cavada, « Autopsie d’un génocide » (1994) émission qui évoque longuement la mise en place et l’exécution du génocide. www.ina.fr/video/CPC94008085

« Images d’un génocide », film « muet » de 9mn clôturera la journée.

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