Procès RWAMUCYO, jeudi 17 octobre 2024. J13


Audition de monsieur Gonzalve RUBANZAMBUGA, ancien détenu de la prison de Karubanda à BUTARE, cité par le ministère public, en visioconférence depuis KIGALI.

D’avril à juin 1994, le témoin reconnaît qu’il était en prison, accusé d’avoir tué quelqu’un. Il purgeait une peine de 20 ans de réclusion. Sur question du président, monsieur RUBANZAMBUGA parle de l’extermination des prisonniers tutsi à laquelle il n’a pas participé. Ces tueries avaient été précédées d’une réunion au cours de laquelle le directeur avait invité les prisonniers qui avaient des responsabilités. D’ailleurs, parce qu’il était grand, mince et qu’il avait un nez fin, on le prenait pour un Tutsi. Dans la prison, le témoin travaillait en cuisine.

Comme il l’avait déjà dit lors de son audition, il a été réquisitionné pour aller ensevelir les cadavres près du Tribunal de première instance (il reconnaît une sortie, mais peut-être deux!). Il décrit alors la façon dont ils ont procédé: les corps étaient chargés dans des camions et jetés dans une fosse qui avait été creusée préalablement par un Caterpillar. Quand ils sont repartis vers la prison, il se dit « écœuré » par ce qu’il avait vu: gorge tranchée, têtes fracassées, corps déchiquetés par des grenades. Certains corps étaient là depuis peu, d’autres étaient en décomposition.

De la prison, il avait bien entendu les balles siffler, mais il pensait que c’était les Inkotanyi[1] qui entraient dans la ville. « Nous ne savions pas qu’on tuait des innocents. Tous les corps étaient ceux de civils, hommes, femmes, enfants, bébés ». Parmi les cadavres, il a noté la présence d’une seule personne vivante qu’ils ont mis de côté, sans savoir ce qu’elle était devenue. Les corps étaient chargés dans le godet de l’engin, le conducteur, qu’il dit ne pas connaître, les jetait dans la fosse.

Ni les parties civiles, ni la défense ne poseront des questions.

 

Audition de monsieur Aloys SIMPUNGA, ancien sous-préfet à KIGALI en relation avec les services de la croix Rouge rwandaise sur des questions de Santé publique. Cité par la défense.

Monsieur Aloïs SIMPUNGA déclare qu’en 1994, il ne connaissait pas monsieur RWAMUCYO, mais en avait entendu parler. Il est un proche de la belle-famille de RWAMUCYO, et tout particulièrement de son épouse, madame MUKAMUNANA[2].

Ils se sont finalement rencontrés en Belgique, où il vit. Il décrit l’accusé comme un « grand intellectuel », qui « dit ses idées et reçoit celles des autres ». Il souligne sa compassion, en tant que « bon père de famille ». Il est entièrement sûr que ce n’est pas un négationniste, ni un régionaliste (il a épousé une femme venant de CYANGUGU…), ni un ethniste raciste (sa belle-famille serait constituée à 80% de Tutsi et du « sang tutsi coule dans les veines de sa femme »). Le témoin reconnaît tout de même que RWAMUCYO peut impressionner et faire peur avec sa voix grave. Le témoin le présente comme quelqu’un épris de justice, qui cherche à concilier les gens. Il appartiendrait à une association « qui milite pour la justice, l’équité et pour concilier les gens », mais il n’est plus sûr du nom de cette association (Justice et Réconciliation ?). Il ne sait pas dire à qui cette association est destinée.

Il apparaît que monsieur SIMPUNGA et monsieur RWAMUCYO s’appellent au téléphone. De même, ils se sont invités mutuellement chez eux, de sorte que l’adresse du témoin était parfaitement connue de l’accusé. C’est pourquoi monsieur le président s’est étonné de la très tardive citation du témoin, sous prétexte qu’il ne recevait pas sa convocation et que son adresse n’était pas la bonne.

Par la suite, monsieur le président interroge monsieur SIMPUNGA concernant ses activités à partir d’avril 1994. Cette partie de l’audition se caractérise par un grand flou dans le récit du témoin, traversé par des incohérences, exagérations et contre-sens importants. Nous en relevons les plus marquants dans ce compte-rendu.

En 1994, monsieur SIMPUNGA est sous-préfet de Kigali, et responsable des services des affaires sociales et culturelles. Il est notamment à la tête de deux divisions, l’une consacrée à la santé, l’autre à l’hygiène et à l’assainissement. Il reconnaît des liens ponctuels avec l’ONAPO[3]. En revanche, il ne se rappelle plus les ONG avec lesquelles les divisions santé et hygiène/assainissement ont travaillé. Dans l’organigramme, il se trouve juste en-dessous de Tharcisse RENZAHO, préfet de Kigali.

Lors du déclenchement du génocide, il est à l’hôpital, la jambe dans le plâtre. Il parle de combats dans Kigali débutés par le FPR[4] et entend parler de « chasses dans la ville ». Il cherche des infos directement auprès de RENZAHO, ce qui donne lieu à deux rendez-vous. Lors du second , disant s’être opposé à l’extermination des Tutsi à Kigali, il suggère à RENZAHO de demander des renforts militaires pour « arrêter les tueries ». RENZAHO aurait pris son téléphone, et aurait essuyé un refus de la part d’un membre de l’état-major, car tous les militaires étaient au front. « Cette conversation a-t-elle eu lieu entre gens de bonne foi ? » demande le président, rappelant que RENZAHO a été condamné à la perpétuité par le TPIR[5] pour génocide. Le témoin semble le penser, et a été témoin à décharge pour RENZAHO au TPIR. Pour lui, il n’a pas pu tuer ou faire tuer car « il ne sortait pas de son bureau ». Interrogé, le témoin dit qu’il ne sait pas dire si RENZAHO est un Juste, il sait sa condamnation mais ne peut se prononcer car il ne « sait pas ce qu’il se passe dans son cœur ».

La déposition de monsieur SIMPUNGA est traversée par une première rengaine, relative à son rôle auto-attribué de « Juste ». Durant toute la période du génocide, il aurait œuvré uniquement pour sauver et cacher le plus possible de Tutsi, en les amenant à la Sainte-Famille, Saint-Paul, l’église des Pentecôtistes ou encore l’Hôtel des Mille-Collines. Il déclare avoir mené cette activité « sous les balles, sous les machettes », mais reconnaît ne pas avoir eu de difficultés à traverser seul les barrières tenues par les militaires avec sa carte d’identité estampillée « Hutu ». Il dit avoir connu quelques Tutsi ayant traversé les barrières avec leurs cartes d’identité…

Il dit recueillir les orphelins rescapés du génocide, et s’occuper de « [s]on » orphelinat avec un Français nommé Marc VAITER. Il aurait été sollicité, après le génocide, par la Première Dame pour visiter cet orphelinat de 400 places sous la présidence de Pasteur BIZIMUNGU. De la même manière, il affirme avoir participé à des réunions entre des membres de l’ONU et des ONG pour venir en aide aux Tutsi. Son dévouement serait ainsi cité dans plusieurs livres et témoignages. Il dit voir « deux à trois fois par jour » l’abbé de la Sainte-Famille, Wenceslas MUNYESHYAKA. Il cite la même fréquence pour parler de sa relation avec le chef du CICR[6] sur place, monsieur Philippe GAILLARD.

Monsieur SIMPUNGA aurait caché des Tutsi chez lui, et en aurait transporté un grand nombre dans un pickup, à plusieurs reprises vers les différentes cachettes ou centres de prise en charge. Interrogé par un juré sur l’apparente impossibilité d’une telle pratique – les barrières étant partout et les contrôles des véhicules systématiques – le témoin dit que son véhicule était criblé de balles mais que par miracle jamais un projectile ne l’a touché.

Sa volonté affichée de « préserver la vie des Rwandais » et « lutter contre la haine interethnique » (il parle à ce titre de gens s’étant « entretués »…) se retrouverait dans son engagement dans l’association HUMURA (dont il aurait été président très récemment), qui milite pour les droits de l’homme et la réconciliation. À ce titre, il répond à une question d’un avocat des parties civiles en considérant qu’il est « plus qu’un Juste ».

La seconde rengaine développée par monsieur SIMPUNGA porte sur les « infiltrés du FPR ». Tour à tour, il dit avoir été protégé ou menacé par ces infiltrés, qui occuperaient des postes importants dans l’armée ou parmi les miliciens. Il affirme avoir été protégé par un haut-gradé après le génocide. Pendant le génocide, en conduisant un véhicule (avec une jambe tout juste sortie du plâtre…), il aurait été arrêté au niveau d’une barrière par un milicien qui aurait cherché à le tuer. Il aurait été arrêté dans son entreprise par d’autres miliciens. Pour monsieur SIMPUNGA, le milicien qui a cherché à le tuer était un infiltré (ses ‘sauveurs’ seraient-ils donc des bons miliciens et gardiens de barrières ?). Interrogé sur les incohérences de ses récits, il explique que les infiltrés faisaient tout ça pour « soulever la population ». Expliquant avoir perdu 80% de sa famille (sans que l’on comprenne bien les circonstances en avril 1994), il déclare être « le plus recherché de sa famille » une fois retourné sur sa colline natale, à CYANGUGU. Cette fois-ci, il s’estime mis en danger par les « extrémistes hutu ». Ce qui ne l’empêchera pas de faire un aller-retour vers Kigali, où il ne sera pas inquiété. Au point de servir de médiateur entre le centre de Saint-Paul et des assaillants.

Interrogé sur les mouvements de jeunesse, devenus milices, il omettra étrangement les interahamwe du MRND[7] et les impuzamugambi de la CDR[8], insistant au contraire sur le PSD[9] et le PL[10]. Il dit, malgré son poste important dans l’administration de Kigali, ne pas s’intéresser à la politique.

Toujours officiellement en poste, monsieur SIMPUNGA dit avoir, au titre d’une initiative personnelle, organisé la collecte et l’enfouissement des corps à Kigali. Pour cela, il déclare avoir rassemblé des bénévoles dans la cour de la préfecture puis procédé à des réquisitions. Avec l’aide d’une « pelle mécanique » et de véhicules prêtés par le Comité International de la Croix-Rouge, sous la direction de Philippe GAILLARD, ils auraient ainsi enseveli des corps de « façon digne » et dans un « cimetière reconnu ». Il affirme par contre que les identifications n’étaient pas possibles, au vu de leurs conditions de travail. Une avocate des parties civiles fait pourtant remarquer que Philippe GAILLARD, donnant une interview dans le documentaire « Kigali : des images contre un massacre »[11], affirme n’avoir jamais donné de véhicules pour transporter des corps. Son refus a toujours été catégorique.

L’avocat général, Me PERON, notera que le discours du 14 mai 1994 de Jean KAMBANDA depuis l’UNR[12] évoque l’Hôtel des Mille Collines, où le témoin serait allé cacher des rescapés tutsi. Il remarque que les Tutsi, dans ce discours, y sont plus présentés comme des otages, une monnaie d’échange avec le FPR. Monsieur SIMPUNGA dit ne pas savoir s’il y a une (ou des) barrière entre la Sainte-Famille et les Mille Collines.

Il n’aura finalement quasiment pas été question de la Croix-Rouge rwandaise, qui était pourtant invoquée par la Défense pour justifier la citation de ce témoin. La Défense fait mine d’être interloquée par les questions du ministère public. Surtout, elle-même s’embourbe dans les réponses pleines de détours du témoin. Suivant ces questions, monsieur SIMPUNGA déclare avoir été harcelé au Rwanda, où il lui aurait été demandé de faire de faux-témoignages. Contrairement à son habitude en la matière, la défense ne relève cette-fois ci pas les incohérences dans la déposition du témoin. Ce n’était pourtant pas ce qui manquait…

 

Audition de monsieur Emmanuel MUTIRENDE, aurait participé au massacre de l’église de NYUMBA, cité à la demande du ministère public.

Monsieur MUTIRENDE est un agriculteur venant de BUTARE (district de HUYE, secteur de GISHANVU, village de NYUMBA). Il appartient au clan des forgerons. Ayant participé au génocide, mais ayant plaidé coupable, il a été condamné à douze ans de prison à l’issue d’un procès gacaca[13].

Après que monsieur le président lui ait rappelé que ce n’était pas lui qui était jugé, monsieur MUTIRENDE est revenu sur les circonstances du massacre à l’église de NYUMBA. Selon lui, trois jours ont été nécessaires pour que les Tutsi fuyant de KIBEHO, NYARUGURU ou CYAHINDA (GIKONGORO) s’installent dans la paroisse de NYUMBA, constituée de l’église et d’un établissement scolaire. Au cinquième jour, Pascal KAMBANDA, bourgmestre de GISHANVU, est venu demander à ce que tous les Hutu qui s’étaient eux aussi réfugiés sortent. Il déclare que tous les Tutsi doivent être éliminés (« même un bébé ne devait pas survivre ». Cet ordre est clair, et ne prévoit aucune exception parmi les victimes. Puis l’extermination des Tutsi refugiés commence, en mobilisant des policiers de NYAKIZU, qui tirent à l’arme à feu sur les Tutsi, et les civils, qui encerclent les collines et qui sont armés de pierres et de machettes. Les premières victimes se trouvaient dans la cour de l’établissement scolaire. Cette ‘opération’ dure plusieurs jours, au minimum deux. Elle se répète en parallèle au séminaire de NYAKIBANDA. En ce sens, il dit avoir « travailler à NUYMBA », le « travail » étant compris ici dans toutes ses phases, du pillage à l’ensevelissement.

Nyakibanda ©AG

 

Selon monsieur MUTIRENDE, l’ensevelissement des corps s’est déroulé sur plusieurs jours. Le premier jour, la population a été mobilisée, mais elle n’a pas su venir à bout de la lourde tâche d’ensevelir de si nombreux corps et creuser les fosses. Le lendemain les prisonniers sont réquisitionnés, mais là non plus leur travail ne suffit pas. Ce qui apparaît comme étant deux engins de travaux publics sont mobilisés pour terminer l’entreprise d’enfouissement. Ceux-ci détruisent également des pans entiers de murs de l’établissement scolaire, qui écrasent des survivants. Au cours des opérations d’ensevelissement, le témoin déclare s’être adressé au bourgmestre KAMBANDA au sujet des survivants.

Monsieur MUTIRENDE se souvient de trois hommes à la tête des opérations que sont le bourgmestre, Pascal KAMBANDA, mais aussi Célestin KUBWIMANA (dit CYUMA) et GATABAZI. Il dit qu’Eugène RWAMUCYO se déplaçait et s’entretenait avec ces trois hommes, et avant que les engins n’arrivent. Il a eu connaissance de l’identité de RWAMUCYO dans le cadre des échanges des aveux de culpabilité avec ses co-détenus.

Le témoin relate un de ses souvenirs relatifs à un survivant, qui avait été emporté avec les gravats dans le godet d’une des machines, avant d’être laissé dans la végétation plus loin. Il apparaît que ce survivant s’appelle NDORIMANA, et témoignera dans les prochains jours devant la Cour.

Avant de participer à l’extermination des Tutsi refugiés à NYUMBA, le témoin se souvient qu’on lui avait dit de tuer les Tutsi. Il ne s’est pas intéressé à l’attentat touchant l’avion présidentiel le 6 avril. Il laisse ça aux gens qui savent écrire, contrairement à lui. En revanche, il sait que les Tutsi de KIBEHO ou CYAHINDA ont fui leur extermination, qui s’est présentée exactement sous la même forme qu’à NYUMBA, à savoir un tri avec les Hutu puis le début des offensives et des mises à mort sur ordre de l’autorité locale. Entre les deux, a eu lieu une période de pillage durant laquelle le bétail des Tutsi a lui aussi été massacré (et mangé), les biens spoliés. L’avocat général, Me PERON, s’essaiera à préciser quelque peu la chronologie, sans succès. À tout le moins avons nous compris que l’extermination des Tutsi réfugiés à la paroisse de NYUMBA l’ont été selon un processus s’étalant sur plusieurs jours, ce à quoi il faut ajouter les ensevelissements de masse, tellement nombreux qu’il a fallu faire appel à des engins de chantier.

Église de Nyumba (Gishamvu) – ©AG.

 

La défense se montrera particulièrement agressive à l’issue de la déposition de monsieur MUTIRENDE. Me MATHE commence ses questions en lui demandant directement le nombre de personnes qu’il a tuées, les circonstances et la méthode de mise à mort. À l’issue de cet interrogatoire, Me MATHE déclare qu’elle « ne pose pas de questions sur le même ton à ceux qui tuent et à ceux qui souffrent » (NdR : la phrase a donné lieu à du brouhaha dans la salle et à une réaction vive du président. Il est difficile de savoir si Me MATHE n’a pas cherché au contraire à envoyer une pique à monsieur PERON l’avocat général, dont les échanges avec le témoin avaient été vifs, en rappelant qu’elle ne s’adresse pas différemment selon la situation du témoin. Si le sens n’est pas clair, dans tous les cas cette phrase suscite l’indignation). Elle remarque que le nom de RWAMUCYO n’apparaissait pas dans sa déposition devant les enquêteurs français en 2017. Monsieur MUTIRENDE déclare qu’il ne connaissait pas RWAMUCYO. Le fait qu’il serait le responsable de l’envoie des engins, comme il l’a dit plus tôt dans sa déposition, semble être une idée répandue « depuis quelques temps » au sein de son village. La défense s’insurge, et décide de maintenir un flot de questions, toujours très incisives (Me MATHE a-t-elle oublié que monsieur MUTIRENDE ne comprend ni ne parle le français ?) afin de connaître les circonstances de sa venue en France : avec qui a-t-il voyagé ? Qui l’accompagnait ? Encore une fois, la défense poursuit sa chimère, son fantasme du « syndicat de délateurs ». Poursuite à laquelle le président met fin après que l’avocat générale, Me PETRE, fasse très justement remarquer que les conditions de voyage de chaque témoin est dûment encadrée, consignée et consultable par toutes les parties. Ainsi, la « défense fait semblant de découvrir le fonctionnement » de ces voyages. Elle renvoie au protocole habituel pour résoudre ce « grand mystère » que la Défense s’est construit toute seule.

 

Audition de monsieur Emmanuel BIRASA, conducteur d’un bulldozer, cité à la demande du ministère public.

Une audience « lunaire ».

Dès le début de son audition, monsieur BIRASA annonce qu’il a subi des pressions et qu’il souhaite être entendu à huis clos. Sa demande, après quelques instants de discussion, lui est accordée. Monsieur le président demande que la nombreuse audience évacue la salle. Le témoin ira jusqu’à demander l’asile politique en France. Pendant plus de trois heures, le témoin revient sur toutes les accusations qu’il avait portées contre monsieur Eugène RWAMUCYO: il ira même jusqu’à lui demander pardon.

Au cours de l’audience, maître Mathieu QUINQUIS souhaite qu’on projette la photo du caterpillar utilisé par monsieur BIRASA lors de l’enfouissement des corps, du type 950 E.

Caterpillar 950E (source : agriaffaires.com, DR)

 

Il est 22h15. Monsieur le président suspend l’audience et donne rendez-vous au lendemain 9h30.

Alain GAUTHIER, président du CPCR

Jules COSQUERIC, bénévole

Jacques BIGOT pour les notes et la mise en page.

 

  1. Inkotanyi : combattant du FPR (terme utilisé à partir de 1990, cf. glossaire.[]
  2. Voir l’audition de Mamérique MUKAMUNANA, épouse de l’accusé.[]
  3. ONAPO: Office national de la population[]
  4. FPR : Front Patriotique Rwandais[]
  5. TPIR : Tribunal Pénal International pour le Rwanda, créé à Arusha (Tanzanie) par la résolution 955 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 8 novembre 1994 (en anglais ICTR).[]
  6. CICR : Comité International de la Croix-Rouge[]
  7. Interahamwe : « Ceux qui combattent ensemble » ou « qui s’entendent », mouvement de jeunesse et milice recevant une formation militaire, créé en 1992 par le MRND, le parti du président HABYARIMANA. Voir FOCUS – Les Interahamwe.[]
  8. CDR : Coalition pour la défense de la République, parti Hutu extrémiste, créé en mars 1992, au moment des massacres de Tutsi dans le Bugesera. La CDR a également une milice, les Impuzamugambi., cf. glossaire[]
  9. PSD : Parti Social Démocrate, créé en juillet 1991. C’est un parti d’opposition surtout implanté dans le Sud, voir glossaire[]
  10. PL : Parti Libéral. Le Parti Libéral va se scinder en deux fin 1993 : la tendance de son président, Justin MUGENZI, rejoint le Hutu Power qui traduit la radicalisation ethnique d’une partie des militants des mouvements politiques. L’autre tendance sera anéantie le 7 avril 1994, voir glossaire[]
  11. Kigali : des images contre un massacre, documentaire de Jean-Christophe Klotz, 2006.[]
  12. Réunion du 14 mai 1994 à Butare avec Jean KAMBANDA, Premier ministre du Gouvernement intérimaire pendant le génocide. Voir Focus – L’État au service du génocide. et son audition du 11 octobre 2024[]
  13. Gacaca : (se prononce « gatchatcha »)
    Tribunaux traditionnels au Rwanda, réactivés en 2001 et opérationnelles à partir de 2005, en raison de la saturation des institutions judiciaires pour juger des personnes suspectées de meurtre pendant le génocide. Composées de personnes élues pour leur bonne réputation, les Gacaca avaient une vocation judiciaire et réconciliatrice, favorisant le plaider coupable en contrepartie de réduction de peines. Près de 2 millions de dossiers ont été examinés par 12000 tribunaux gacaca avant leur clôture officielle le 18 juin 2012, cf. glossaire.[]

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