Procès MUNYEMANA, mercredi 6 décembre 2023. J17


Audition de monsieur Onesphore KAMANZI, cité par la défense, en visioconférence de Kigali.

Mr KAMANZI était magistrat à KIGEMBE avant le génocide. Sa femme et ses 7 enfants ont été massacrés chez eux durant le génocide les 17/18 avril 1994. Lui, malgré le fait qu’il était Hutu, était persécuté. Il impute cela au fait qu’il n’ait jamais favorisé les Hutu sur les Tutsi durant sa carrière.

Il se réfugie alors chez Mr MUNYEMANA qu’il connaissait déjà avant 1994 par le biais du grand frère de celui-ci et de l’hôpital. Il y est conduit pas Mr Bonaventure NKUNDABAKURA[1] qui emmène également sa femme et d’autres personnes, avant de repartir seul pour participer aux massacres. Le témoin y restera un mois, tandis que la femme de Bonaventure, Marie Goreti[1], repartira plus tôt, alors que d’autres réfugiés arrivaient. Selon lui, l’accusé ne pouvait se méprendre sur la raison qui le poussait à se cacher, à savoir qu’il fuyait les extrémistes Hutu.
Durant son séjour chez MUNYEMANA, il déclare être toujours resté dans la maison. Il rapporte avoir senti l’odeur des cadavres depuis l’extérieur, alors que Marie Goretti, ne dit les avoir senti que lorsqu’elle est sortie de la maison pour en partir. Mr KAMANZI affirme aussi que Mr MUNYEMANA n’était pas à la maison et qu’il pensait qu’il travaillait. Cependant, même sur le fonctionnement interne de la maison, il n’a que peu d’observations à faire, car il était caché tout du long et ne pouvait constater grand-chose, y compris s’il y avait ou non des réunions qui se tenaient chez l’accusé, ou même si il y a eu des fouilles comme Marie Goretti l’allègue. Il peut seulement attester que l’accusé recevait des visites, sans autre précision.

Deux des enfants de Mr KAMANZI ont survécu au génocide, dont son fils SHANGWE, dont il affirme n’avoir eu aucune nouvelle lorsqu’il était réfugié chez Mr MUNYEMANA. Il dit ainsi que les ceux qui disent le contraire sont des menteurs, en parlant des attestations de moralité versées par la défense de François Ferdinand KABANISA et de Mr Justin MUSEKERA. (NDR. Peut-on penser qu’il s’agit plus d’attestations de complaisance que l’accusé à sollicitées?)

Une dernière question de maître DUPEUX énerve le témoin. Il se peut toutefois que monsieur KAMANZI n’ait pas compris ce que lui demandait l’avocat de la défense qui finit par renoncer à poursuivre le dialogue. (NDR. Avant que le contact soit coupé à Kigali, monsieur MUNYEMANA esquisse un geste d’adieu au témoin qui ne semble pas l’avoir vu.)

Maître BOURG souhaite manifester sa réprobation concernant une question posée au témoin par madame l’avocate générale. Elle déclare avoir été « très mal à l’aise lorsqu’elle a évoqué l’ethnie des enfants de monsieur KAMANZI. Elle ajoute que ce monsieur a retrouvé les corps de sa enfants en août 1994 sous les gravats de sa maison.

Mr MUNYEMANA atteste la véridicité d’ensemble du témoignage de Mr KAMANZI. Il est cependant convaincu que celui-ci savait où était son fils, lui-même ayant connaissance du fait qu’il était caché chez un de ses collègues médecin à Tumba, Callixte GASANA.
Il explique en effet qu’ils étaient un groupe de trois docteurs avec Mr Callixte GASANA et Mr Justin MUSEKERA qui s’assistaient mutuellement pour cacher des gens.

 

Lecture des témoignages de Mme Marie Goretti MUKARUSHEMA

Mme MUKARUSHEMA est la femme de Bonaventure NKUNDABAKWA. Lorsque la situation a commencé à être tendue, comme elle était Tutsi, son mari l’a emmenée se cacher chez Sosthène MUNYEMANA dont la femme est de sa famille. C’était loin de chez elle et personne ne la connaissait à Tumba.
L’accusé leur a ouvert sa maison à elle, ses trois enfants, les deux orphelins enfants de sa marraine tuée qu’elle avait recueillis, et Onesphore KAMANZI. Elle déclare qu’il lavait leur linge dans la douche ce que MUNYEMANA contredit en expliquant qu’il avait un domestique. Mme MUKARUSHEMA rapporte encore dans ses auditions que des gens étaient venus fouiller au moins trois fois la maison et que l’accusé les cachait. Là encore, celui-ci est en désaccord avec elle: « Je pense qu’elle en a rajouté parce qu’au moment des fouilles Marie Goretti était partie. KAMANZI était souvent dans sa chambre donc il a entendu des bruits mais il ne pouvait pas savoir ce qui se passait ».
La témoin dit avoir quitté Tumba le 6 mai 1994 avec ses enfants à bord du véhicule de la commune.

Lecture du témoignage de Mr Bonaventure NKUNDABAKURA

Mr NKUNDABAKURA a été condamné à perpétuité par une Gacaca[2] pour avoir fait partie d’une bande de tueurs. Il dénonce ces accusations.

Ce témoin était un commerçant Hutu habitant Kigali au moment du génocide. Plusieurs membres de sa famille ont été tués par la branche armée du FPR[3], l’APR.
Au début du génocide, il a caché sa femme qui était Tutsi et ses enfants chez MUNYEMANA durant une semaine. Celui-ci était lui-même en danger car des membres du MRND[4] savaient qu’il cachait des gens. Il a donc ramené sa famille à Kigali où les massacres étaient terminés au bout d’une semaine tandis

Lecture par le président du témoignage de Mme Hélène UWIMANA

Mme Hélène UWIMANA était la femme de Callixte GASANA, un médecin collègue, voisin et ami de l’accusé.
Elle affirme que Mr MUNYEMANA a caché beaucoup de gens durant le génocide et cite Innocent HATEGEKIMANA, Evariste SENKWARE et Onesphore KAMANZI. Elle ne parle pas du fait que son mari et elle auraient aussi hébergés des gens, comme le dit l’accusé.

À cette période, la témoin ne sortait pas de chez elle. Elle trouve cependant absurde d’accuser Mr MUNYEMANA d’avoir pris part aux violences, et elle critique les témoins à charge en alléguant qu’ils ont reçu l’ordre de l’incriminer.

Lecture des témoignages de Mr Pascal NZABIRINDA, président de Gacaca[2]

Le témoin était président de la Gacaca ayant jugé Mr MUNYEMANA coupable en première instance. Celui-ci a été relaxé en appel.
Après avoir débuté la lecture, le président remarque que ses déclarations ont déjà été exposées à la Cour. La défense insiste pour lire la fin de son audition portant sur l’existence d’une rivalité, en prison, entre les gens  ayant reconnu leurs crimes et les autres.

Lecture des témoignages de Mr Thomas BAVAKURE

Mr BAVAKURE a été jugé coupable de meurtres et de viols et condamné pour génocide. Il n’a reconnu que les meurtres et nie toujours les viols.

Il accuse Sosthène MUNYEMANA d’avoir fait partie du groupe ayant organisé et encouragé les tueries à Tumba avec REMERA, KUBWIMANA, SIBOMANA et RUGANZU. Il parle notamment de réunions pour préparer les attaques qui avaient lieu chez RUGANZU.

Il évoque un épisode au cours duquel le 23 avril, l’accusé, REMERA et RUGANZU se sont rendus à une barrière pour demander pourquoi aucun Tutsi n’avait été tué sur le secteur concerné. Ils ont formé deux groupes et le sien s’est rendu chez Innocent SEKARAGO avec MUNYEMANA et KABIRIGI pour le tuer avec ses enfants à coups de machette et de lance.

Il le met aussi en cause dans la rédaction de listes de Tutsi et dans la traque des Tutsi le 6 juin à l’arboretum, la forêt à côté de l’université.

Son témoignage a été écarté par la chambre de l’instruction.

Lecture des témoignages de Mr Emmanuel NIYITEGEKA alias « My love »

Mr NIYITEGEKA a été condamné pour génocide en 1995. Il confirme certaines des accusations portées par Mr BAVAKURE contre l’accusé.

Lecture des témoignages de Mme Consolée KAMUGWERA à la demande de l’accusation.

Le témoin est une cultivatrice hutu dont le mari tutsi et les huit enfants ont été tués. Elle dit ne pas connaître le nom des tueurs. Son mari aurait été capturé à une barrière. Quant à ses enfants, ils ont été tués à des dates différentes: le dernier a été tué en juillet. Elle connaissait l’accusé comme médecin. Elle l’aurait vu une nuit lors d’une ronde et confirme la présence de Sosthène MUNYEMANA chez MANGO qui, selon elle, était « son employé ». Elle conteste les propos qu’on lui prête dans le document d’African Rights, « Le boucher de Tumba »[5]. Quant aux réunions de pacification, elle considère que c’était un piège.

Déclaration de Mr Sosthène MUNYEMANA

« Ce qui est dit sur moi dans chacun de ces trois [derniers] témoignages est complètement faux ».
Mr MUNYEMANA accuse BAVAKURE et NIYITEGEKA d’être des professionnels du mensonge. En ce qui concerne Mme KAMUGWERA, il conteste tout ce qu’elle dit sur sa participation à des massacres.

 

Audition de monsieur Jean-Marie NKEZABERA, cité par la défense, sur pouvoir discrétionnaire du président. Cette audition devait se dérouler en visioconférence de l’Erythrée. Mais des problèmes techniques n’ont pas permis de la réaliser. Monsieur le président décide de lire l’audition à laquelle le témoin a été soumis en Belgique le 13 mars 2012.

De parents hutu, le témoin est parti à KIGEMBE, localité d’origine de son épouse. Membre du PSD[6], il était un opposant au MRND[4] et au MDR Power[7]: il se sentait donc menacé. Avant le génocide, il travaillait à la Banque Rwandaise de Développement. À la prise de Butare, le 3 juillet 1994, il s’est rendu dans la Zone Turquoise[8] qu’il a quittée en septembre.

À ce moment-là, il a été sollicité, en tant que membre du PSD dont il était le fondateur pour apporter son aide au Ministère des Finances comme directeur de cabinet du ministre, Marc MUGENERA. Il y restera en fonction jusqu’en mai 1995, trois mois avant la victoire du FPR et la dislocation du gouvernement intérimaire[9]. Tout de suite après, il s’est exilé au Kenya avec sa famille, jusqu’en 1997. Son départ du Rwanda, il le motive par le fait qu’il pensait que le gouvernement avait « un agenda caché« . Il s’est senti menacé et est parti lorsque l’occasion s’est présentée. Il n’y avait pas de sécurité dans le pays: des gens disparaissaient, « principalement des Hutu qui étaient revenus se mettre à la disposition du nouveau régime. »

Il participe en suite à la création d’un nouveau parti, le FRD (Force de Résistance pour la Démocratie), aux côtés de Seth SENDASHONGA, ministre de l’Intérieur qui avait lui aussi décidé de s’exiler au Kenya. Chargé de recruter des membres qui feraient partie du leadership, il part pour Bruxelles où il décide de rester. Seth SENDASHONGA devait le rejoindre mais il sera assassiné par le FPR le 16 mai 1998. Le témoin décide de quitter un parti qui s’était divisé. Il demande l’asile politique et obtient la nationalité belge en mai 2003. Au moment de son audition, il est président de l’Institut Seth SENDASHONGA chargé de perpétuer les idéaux démocratiques de ce dernier.

Le témoin déclare avoir témoigné au TPIR[10] en faveur du préfet Sylvain NSABIMANA, celui qui a été nommé en remplacement de Jean-Baptiste HABYARIMANA[11]. Il a aussi témoigné en faveur d’Alphonse HIGANIRO au procès dit des  » Quatre de Butare » au printemps 2001. HIGANIRO était le directeur de l’usine d’allumettes, la SORWAL. Il ne retournera plus au Rwanda, ne s’y sentant pas le bienvenu.

Concernant MUNYEMANA, il le connaît: ils étaient sur le même campus universitaire en 1976 et il avait épousé une fille de sa commune, Fébronie. Ils sont restés proche, étant lui-même le parrain du plus jeune enfant du couple MUNYEMANA, Michaël. Lorsque le témoin rencontrait Sosthène MUNYEMANA, ils ne parlaient pas de politique, même s’ils partageaient les mêmes idées de démocratie. Il pense que son ami était membre du MDR. Il croit que Sosthène était un ami de Dismas NSENGIYAREMYE[12]. Il sait qu’il était ami avec Jean KAMBANDA[13] qu’il connaissait bien lui aussi.

Il croit se souvenir que les trois enfants de Sosthène ont séjourné chez lui, à KIGEMBE, mais lui logeait chez ses beaux-parents. Il ne sait plus très bien, mais il croit se souvenir que son ami fuyait la pression de Butare et qu’il avait des problèmes de sécurité. À cette époque, l’insécurité venait aussi bien des Interahamwe[14] que du FPR[3]. « On ne pensait pas que la « guerre » arriverait à Butare. C’est arrivé d’un coup. Je pense que je suis même allé le voir à Butare pour voir comment ça allait avec les enfants, courant avril, début mai 1994 ». Il redit qu’avec MUNYEMANA, qui aimait boire de la bière de temps en temps, il ne parlait pas de politique car ils n’étaient pas du même parti: « on évitait ce genre de discussion ». (NDR. Il avait pourtant dit plus haut qu’ils partageaient les mêmes opinions politiques).

Il ne sait rien du comportement de MUNYEMANA pendant le génocide. Il écrira une lettre à son ami pour dire que la politique du gouvernement à Kigali avait pour objectif de « casser la classe moyenne hutu (..) Avec la création des tribunaux Gacaca, toute l’élite hutu a été décimée. A l’extérieur, on a voulu faire la même chose. On a créé des comités de délation qui se professionnalisent avec des gens formés sur place. Il y a des écoles au Rwanda où on fabrique des témoignages, où l’on forme de faux témoignages ». Et de citer le cas de Victoire INGABIRE, inculpée de négationnisme et de terrorisme. « Autre exemple, si vous êtes en prison, vous demandez pardon au Général KAGAME, il vous libère. Il n’y a pas de justice au Rwanda. »

« Je ne crois pas que Sosthène MUNYEMANA soit capable de faire du mal. Il avait trois enfants dont il s’occupait seul. Je ne vois pas comment il aurait pu avoir le temps de faire autre chose. Je le connaissais, je ne pense pas qu’il puisse tomber dans ce genre de bassesse. Maintenant, nous n’étions pas ensemble. Je ne sais pas ce qu’il a fait, mais les gens comme lui généralement essayaient  d’aider les autres et de les protéger. »

Il a communiqué récemment avec MUNYEMANA qui ne sait pas qu’il a été convoqué aujourd’hui. Il le mettra au courant. Il reconnaît avoir écrit une lettre à son ami.

A la question: « Avez-vous autre chose à déclarer? », le témoin: « Selon moi, il s’agit d’un procès politique comme celui de Victoire INGABIRE dont je viens de vous parler. Je veux dire que l’objectif est le même: il s’agit d’écarter, de casser cette élite hutu. Quand on n’y arrive pas via cette justice fabriquée, on a même recours au crime, comme celui de Seth SENDASHONGA. »

Réaction de monsieur MUNYEMANA: « J’adhère totalement à ce que le témoin vient de dire. »

 

Audition de monsieur Stephen SMITH, ancien journaliste, cité par la défense, sur pouvoir discrétionnaire du président. Aujourd’hui professeur dans une « prestigieuse » université américaine. En visioconférence des USA.

Le témoin ne connaît pas Sosthène MUNYEMANA. Il évoque son parcours professionnel, en particulier ses séjours au Rwanda pendant le génocide en 1994. Le 22 mai 1994, il rentre au Rwanda  en provenance de Bujumbura. Sur la route, de nombreuses barrières, des tueurs armés de machettes, des corps partout.  À Butare, il passe une nuit à la Procure, en face de la cathédrale, où se cachent encore de nombreux Tutsi. Le lendemain, il repartira pour Kigali, puis Gitarama, siège du gouvernement intérimaire. Il y rencontrera Jean KAMBANDA[13].

Après le génocide, il trouvera aux USA un contexte plus favorable pour parler du Rwanda. Le climat y est plus serein qu’en France où le débat sur le Rwanda tourne autour de la France-Afrique. En France, le débat est politisé. Pour ses étudiants, le génocide, c’est de l’Histoire.

Sur question du président, sans surprise, le témoin parle du Rwanda comme d’un régime à parti unique, malgré l’existence d’autres partis. Mais les opposants y sont éliminés. Avoir 99% de soutien aux élections, « ce n’est pas sérieux« . Et d’ajouter: « Si vous lisez les rapports d’Amnesty International ou de Human Rights Watch, le Rwanda est le régime le plus assassin d’Afrique ». La diaspora rwandaise y tient une place prépondérante. Il s’agit d’une dictature personnelle: « KAGAME justifie sa politique par le fait que la communauté internationale n’a pas empêché le génocide. KAGAME a remplacé une élite francophone par une élite anglophone. Au Rwanda, il s’agit d’une dictature intelligente et efficace. Il y a des assassinats ciblés. C’est un régime autoritaire et meurtrier. » Et de faire allusion aux assassinats d’opposants comme celui de KAREGEYA en Afrique du Sud ou de Seth SENDASHONGA au Kenya, « le démocrate le plus sincère » qu’il ait connu au Rwanda. « Si j’étais opposant au Rwanda, je me ferais du souci. »

Le procès de MUNYEMANA entrerait dans le cadre d’un opposant à qui on ferait un procès politique? (NDR. La plainte contre MUNYEMANA date de 1995. L’accusé n’avait jamais exprimé officiellement des sentiments d’opposant. Comment parler de procès politique le concernant? Il a fait toute sa carrière professionnelle dans des hôpitaux français.) 

Il paraît peu utile d’évoquer plus longuement la prestation de monsieur Stephen SMITH. Cité par la défense, cette dernière a obtenu ce qu’elle voulait: le Rwanda est la pire dictature au monde et leur client en est une victime. De MUNYEMANA, il n’en a pas été question. Quel intérêt?

Maître DUPEUX tente une dernière intervention en se référant à l’expérience du témoin lorsqu’il logeait dans les locaux de la Croix Rouge à Gitarama. Témoin de massacres sous ses fenêtres, il n’avait pas pu intervenir. Question: « Humainement, était-il possible d’intervenir? » Façon de justifier l’attitude de son client à Tumba. Menacé, non seulement il n’a pas été un acteur du génocide, mais il n’a pas pu s’opposer aux massacres.

A l’occasion d’un « temps mort »  monsieur le président en a profité pour énumérer les thèmes qu’il évoquera la semaine prochaine lors de l’interrogatoire de l’accusé. Il avait auparavant rappelé les faits reprochés à Sosthène MUNYEMANA dans l’OMA (Ordonnance de Mise en Accusation).

Alain GAUTHIER, président du CPCR

Margaux MALAPEL, bénévole

Jacques BIGOT, responsable de la présentation et des notes

 

S’il a été cité par la défense, c’est pour affirmer que le Rwanda est

 

 

  1. voir la lecture de son témoignage.[][]
  2. Gacaca : (se prononce « gatchatcha »)
    Tribunaux traditionnels au Rwanda, réactivés en 2001 et opérationnelles à partir de 2005, en raison de la saturation des institutions judiciaires pour juger des personnes suspectées de meurtre pendant le génocide. Composées de personnes élues pour leur bonne réputation, les Gacaca avaient une vocation judiciaire et réconciliatrice, favorisant le plaider coupable en contrepartie de réduction de peines. Près de 2 millions de dossiers ont été examinés par 12000 tribunaux Gacaca avant leur clôture officielle le 18 juin 2012, cf. glossaire.[][]
  3. FPR : Front Patriotique Rwandais[][]
  4. MRND : Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le Développement, ex-Mouvement révolutionnaire national pour le développement, parti unique de 1975 à 1991 fondé par Juvénal HABYARIMANA.[][]
  5. « Sosthène Munyemana – Le boucher de Tumba : en liberté en France », African Rights, avril 1996 – document archivé sur « francegenocidetutsi.org« []
  6. PSD : Parti Social Démocrate, créé en juillet 1991. C’est un parti d’opposition surtout implanté dans le Sud, voir glossaire[]
  7. MDR : Mouvement Démocratique Républicain. À partir de 1993, la plupart des partis politiques se sont disloqués en deux tendances : une extrémiste dite « power » (ex. MDR-POWER; MRND-POWER; PL-POWER, etc), et dite « modérée », rapidement mise à mal, cf. glossaire. []
  8. Opération Turquoise organisée par la France en juin 1994.[]
  9. GIR : Gouvernement Intérimaire Rwandais pendant le génocide. Voir Focus – L’État au service du génocide.[]
  10. TPIR : Tribunal Pénal International pour le Rwanda, créé à Arusha (Tanzanie) par la résolution 955 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 8 novembre 1994 (en anglais ICTR).[]
  11. Jean-Baptiste HABYARIMANA (ou HABYALIMANA) : le préfet de Butare qui s’était opposé aux massacres est destitué le 18 avril puis assassiné (à na pas confondre avec Juvénal HABYARIMANA).[]
  12. Voir l’audition du 17/11/2023 de Dismas NSENGIYAREMYE, premier ministre entre le 2 avril 1992 et le 18 juillet 1993, il sera remplacé par Agathe UWULINGIYIMANA, assassinée des le 7 avril au matin.[]
  13. Jean KAMBANDA : Premier ministre du GIR (Gouvernement Intérimaire Rwandais) pendant le génocide. Voir Focus – L’État au service du génocide.[][]
  14. Interahamwe : « Ceux qui combattent ensemble » ou « qui s’entendent », mouvement de jeunesse et milice recevant une formation militaire, créé en 1992 par le MRND, le parti du président HABYARIMANA. Voir FOCUS – Les Interahamwe.[]

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