Procès MUNYEMANA, jeudi 30 novembre 2023. J13


Audition de monsieur Gustave NGABO, fils de monsieur MUNYEMANA, témoin de la défense.

Monsieur NGABO est le fils de l’accusé. Il vient témoigner dans l’espoir de rétablir la vérité.

Il avait 11 ans lors du génocide et à cette période, sa sœur, son frère et lui étaient restés à Tumba avec leur père. Ils ont passé ce temps enfermés chez eux, comme dans une sorte de confinement.
Il se souvient vaguement que monsieur MUNYEMANA était avec eux, tout en reconnaissant qu’il ne passait pas tout son temps à côté d’eux et qu’il arrivait qu’il sorte à proximité de leur maison. Il explique aussi qu’à une période il avait repris son activité de médecin et allait à l’hôpital tous les jours.

Monsieur NGABO parle des valeurs que ses parents lui ont inculquées: le respect des autres, l’importance donnée à la vie, la capacité à assumer ses convictions tout en écoutant l’autre. Jamais il n’a vu son père s’attaquer à quelqu’un, que ce soit physiquement ou verbalement. D’autre part, ils ne parlaient pas d’ethnie chez eux. Les enfants de l’accusé n’avaient ni la compréhension ni un sentiment d’appartenance au groupe Hutu ou au groupe Tutsi. Monsieur NGABO n’a appris qu’il était Hutu qu’après que sa famille se soit réinstallée au Rwanda et que la guerre ait éclatée.

Pour son fils, il est inimaginable que monsieur MUNYEMANA ai commis les crimes qui lui sont reprochés. Ça ne lui correspond pas, Au contraire, il dit l’avoir vu sauver des personnes, au risque de mettre sa propre vie et celle de ses enfants en danger.
Il raconte qu’un jour, son père a réussi à apaiser des assaillants poursuivant une personne qui s’était réfugiée chez eux et s’était cachée sous le lit de la chambre d’enfant. Il décrit monsieur MUNYEMANA comme le seul rempart face à des gens agressifs et armés qui menaçaient de tuer cette personne. Il ne se souvient pas de l’intervention de gendarmes, des locataires de l’accusé, comme celui-ci le rapporte.

Il revient sur le fait que la procédure contre son père est lancée depuis presque trente ans et rappelle que cela représente autant d’années passées par son père à se défendre contre des mensonges, avérés selon lui. Cela a affecté son père mais aussi leur famille, car en plus de l’obligation de pointer chaque semaine à la gendarmerie et l’interdiction de quitter le territoire, des photos de monsieur MUNYEMANA et de ses enfants sont parues dans les journaux. Son petit frère en particulier a eu une période compliquée, psychologiquement parlant. Au cours de son audition, il citera Einstein: « Il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé ».

Question de la convocation d’un nouveau témoin

Me FOREMAN, l’avocat du CPCR, apporte la lettre d’un nouveau témoin potentiel à monsieur le président. Ce ressortissant suisse qui vivait à Tumba au début du génocide l’a contacté l’avant-veille en expliquant avoir eu connaissance du procès en cours en découvrant le témoignage de Dafroza et Alain GAUTHIER sur ARTE et avoir exprimé avec une grande émotion son désir de témoigner au cours des débats.
Après lecture d’extraits de cette lettre, les avocats des parties civiles et les avocats généraux souhaitent entendre cette personne, avançant que du fait de sa manifestation tardive et spontanée il ne pourra pas être accusé de tenir des propos influencés par Kigali ou par les parties civiles. Quant à elle, la défense s’oppose totalement à l’audition de ce nouveau témoin car la lettre envoyée au président ne fait état que de propos rapportés, trop imprécis. Le président tranche en refusant de convoquer cette personne en l’état actuel, considérant que ces propos paraissent vagues et qu’il doit tenir compte des contraintes du planning. La défense avait exprimé, de manière véhémente, son « opposition totale » à cette nouvelle demande.

 

Audition de madame Christine BARTOU, témoin de la défense.

Le docteur BARTOU est une ancienne collègue de l’accusé, avec qui elle a travaillé pendant 17 ans et a été sa cheffe de service dans un centre de santé du Lot au service des urgences.

Elle le décrit comme quelqu’un de disponible et disposé à aider, ne comptant pas ses heures, extrêmement humble, désireux de bien faire. C’est une personne dotée d’une écoute bienveillante, d’une empathie irréprochable, alors même que le milieu des urgences dans lequel il évoluait n’est pas toujours facile, il ne se mettait jamais en colère.
Selon elle, le Dr MUNYEMANA suscitait la confiance de tous. Ses qualités et ses compétences étaient reconnues et il s’est vu confier des responsabilités dans divers services au cours de sa carrière.
Elle s’estime extrêmement chanceuse de l’avoir côtoyé aussi longtemps.

Pour Mme BARTOU, les accusations portées à l’encontre du Dr MUNYEMANA ne paraissent pas compatibles avec sa personnalité et ses qualités.

 

Audition de monsieur David CHAURY, témoin de personnalité de la défense

Après avoir travaillé aux urgences avec le Dr BARTOU, monsieur MUNYEMANA s’est spécialisé dans le service de gériatrie sous la direction du Dr CHAURY.

Ne connaissant l’accusé que sur un plan professionnel, ce témoin s’est concentré sur une description de ses qualités de médecin: une personne désireuse de se former et de s’améliorer et de faire progresser sa spécialité et le milieu médical. En équipe, c’était quelqu’un de pondéré, un médiateur qui cherchait toujours le dialogue même dans des situations critiques.

À la liste d’adjectifs relevés par le président dans des attestations de collègues pour décrire monsieur MUNYEMENA tels que juste, modéré, travailleur, perle rare, respectueux, compatissant, incapable de commettre les faits qu’on lui reproche, etc, le témoin affirme que cela lui correspond. De plus, il dit ne l’avoir jamais vu faire aucune distinction entre ses patients selon leur ethnie, leur couleur, leurs opinions politiques, leur religion, mais Me GISAGARA, un avocat des parties civiles lui fera admettre que lui-même ne connait pas de Hutu et de Tutsi.

Quand les poursuites judiciaires à l’encontre du Dr MUNYEMANA ont été connues, le témoin dit que cela ne correspondait pas à l’image que les gens se faisaient de leur collègue et qu’ils s’en sont tenus à la présomption d’innocence.

 

Audition de madame Marie GAFARAZI, témoin de l’accusation.

« Je connaissais Sosthène MUNYEMANA qui était médecin à l’hôpital universitaire de Butare. J’étais personnellement responsable de la buanderie au même hôpital. Ce que je souhaite, c’est que la cour rende justice. J’ai témoigné il y a longtemps. Je préfère que vous me posiez des questions. »

Monsieur le président commence par évoquer une attestation versée en 2001 par le CPCR. Il s’adresse au témoin en lui rappelant ce qu’elle a elle-même déclaré. A Cyarwa Sumo, une bande de tueurs est venue vous chercher un matin. Ils ont désigné un jeune homme pour vous tuer. Ce dernier a refusé car il n’avait pas la bonne hache pour le faire. En réalité, il lui revenait la sale besogne pendant que les autres allaient piller. Un certain Paul a dit qu’on ne pouvait vous tuer car vous n’aviez jamais eu d’enfant. Mieux valait vous conduire aux militaires. On vous conduisit alors devant la maison de SINDIKUBWABO: les militaires étaient assoupis. Un gendarme a dit qu’il fallait conduire les Inyenzi[1]  au secteur ou à la gendarmerie: BWANAKEYE ou Sosthène MUNYEMANA ont la clé, il suffit de les trouver. Un gendarme de préciser: « Il ne faut pas continuer à tuer les Tutsi n’importe où, ça pue. »

Au bureau de secteur, Sosthène MUNYEMANA l’enferme jusqu’au soir en attendant de la conduire au lieu d’exécution.. Le groupe des assaillants l’emmène alors avec eux et ils passent devant la maison du docteur Straton. Il fallait la conduire au secteur et voir avec MUNYEMANA qui gère le bureau de secteur. Le témoin confirme ses propos.

Les assaillants qui l’accompagnaient abandonnent le témoin pour aller piller. Sur la route, elle retrouve une femme qu’elle avait aidée. Elle lui conseille d’aller au bureau de secteur. Elle lui a donné un pagne et a continué la route avec elle. Après avoir traversé une école, elle rencontre un militaire qui montait la garde. « Il m’a donné un coup sur la tête et la dame est partie, poursuit-elle. Quand j’ai repris connaissance, je me suis rendue vers le bureau de secteur pour y être tuée. Madame GAFARAZI précise que c’est NGAMIJE qui lui propose de venir chez lui car il a une femme tutsi. Il était étonné de me voir car il me croyait morte. Arrivée chez lui, sa femme m’a aidée à me cacher dans le faux plafond. Je ne voulais pas trop manger pour éviter d’aller trop souvent aux toilettes. »

Le témoin va rester dans le faux plafond du 21 avril au 3 juillet et ne quittera la maison que le 15. « Ma peau était devenue jaune, confie-t-elle, et beaucoup de poils avaient poussé sur ma peau. »

Un jour, elle apprend que la maison serait fouillée. Elle est sortie se cacher dans le jardin, au milieu des plantes et il a beaucoup plu.. Elle est retournée alors dans sa cachette. La maison de NGAMIJE se trouvait en contre-bas du bureau de secteur, près de celle du docteur Chrysostome NDINDABAHIZI et sa femme Jeanne. (NDR. A la fin du génocide, le couple s’est installé au Gabon où il va bénéficier de la protection du président BONGO. Le médecin sera plus tard arrêté mais il mourra avant que les poursuites judiciaires ne se mettent en place.)

Dr NDINDABAHIZI

Un jour, le témoin a entendu venir un groupe: les participants venaient à une réunion chez le docteur NDINDABAHIZI. Sosthène MUNYEMANA était l’un d’entre eux. De sa cachette, elle entendait ce qui se disait (NDR. Les photos que l’avocate générale proposera de visionner montreront que ce que dit le témoin est tout à fait plausible bien que la défense prétende le contraire.) Madame GAFARAZI dit avoir entendu Jeanne, l’épouse du docteur NDINDABAHIZI, dire aux attaquants:  » Vous m’amenez la tête de Chantal, je vous donnerai 100 000 francs. » (NDR. Le cas de Jeanne est assez longuement évoqué dans l’ouvrage intitulé « Rwanda, moins innocentes qu’il n’y parait: quand les femmes deviennent des meurtrières. »[2])

Le témoin affirme enfin que lors de la visite du cardinal ETCHEGARAY, fin juin, Sosthène MUNYEMANA était présent affublé de feuilles de bananier et armé d’une lance. C’est à travers les claustras de la maison qu’elle le verra. (NDR. L’accusé a toujours affirmé qu’à cette date il avait déjà fui. C’est ce que maître DUPEUX tentera de redire mais monsieur le président lui fait savoir que c’est un point qui sera soumis à la discussion.)

Dans le second document, émanant du Parquet de Butare qui a entendu deux fois le témoin, en 2002 et 2003. Devant la maison de SINDIKUBWABO, les gendarmes lui ont dit que la clé du bureau de secteur était entre les mains de Sosthène MUNYEMANA et qu’il ne fallait pas tuer les Tutsi à cause des mauvaises odeurs. NGAMIJE aurait rapporté les mêmes propos. Il fallait aller au bureau de secteur dont MUNYEMANA détenait la clé. Le témoin reconnaît ses déclarations.

Dans le troisième document, ce sont les juges français qui ont entendu le témoin. C’est là qu’on apprend que madame GAFARAZI était religieuse au moment du génocide et qu’elle a perdu sa famille. Elle adoptera un enfant. A la buanderie de l’hôpital, elle était responsable d’une cinquantaine de personnes, dont beaucoup de Tutsi qui seront tués. Dans la forêt où elle s’est cachée, elle sera violée par des militaires. Le 21 avril, des militaires viennent chez elle: « Celle-là, il faudra la faire sortir demain matin pour la tuer » disent-ils. Ils pillent sa maison avant de partir. C’est ensuite qu’elle ira se cacher dans le faux plafond de la maison de son propriétaire (NDR. Voir ce qui est dit ci-dessus). Elle avoue être restée là seule, sans personne à qui se confier, sans hygiène.

Quand NGAMIJE rentrait le soir, il frappait trois coups de bâton à la porte pour avertir sa femme que c’est bien lui qui rentrait.  » Si NGAMAJE allait sur les barrières, dira-t-elle, c’est peut-être pour donner le change et éviter qu’on vienne fouiller sa maison. » Elle confirme une nouvelle fois que Sosthène MUNYEMANA et BWANAKEYE possédaient bien la clé du secteur. Elle confirme aussi que c’est MUNYEMANA qui gérait les gens enfermés au bureau de secteur et qu’on avait arrêté les tueries à cause des odeurs. Avant le génocide, Sosthène MUNYEMANA était quelqu’un de bien. Elle est étonnée qu’il soit devenu ainsi. Et de conclure son audition : » Sosthène MUNYEMANA est un co-auteur du génocide. Docteur, il n’a protégé personne. »

Ensuite, place aux questions. Des gens auraient trouvé refuge chez MUNYEMANA? « Vous vous souvenez l’avoir vu depuis votre cachette » interroge le président? Le témoin confirme.

Maître MARTIN voudrait connaître les conséquences psychologiques et physiques de tous ces événements. Madame GAFARAZI évoque ses problèmes de santé: diabète, hypertension, appauvrissement économique. Elle se déplace avec des béquilles.

Madame l’avocate générale présente des photos des lieux et apporte le témoignage du docteur Godefroid BUGINGO qui évoque aussi la présence de MUNYEMANA lors de la visite de monseigneur ETCHEGARAY.

Maître DUPEUX soumet ensuite le témoin à une série de questions. Il veut s’assurer que de sa cachette madame GAFARAZI pouvait bien voir et entendre l’accusé. L’avocat n’est pas convaincu par les réponses du témoin.

Les derniers mots reviennent à monsieur MUNYEMANA. Comme chaque fois qu’il prend la parole, il affirme n’avoir jamais participé à une réunion chez le docteur NDINDABAHIZI, il n’est même jamais allé chez lui.

 

Audition de monsieur Venant GASHONGORE, témoin de l’accusation.

Le témoin connaît MUNYEMANA: il habitait à Tumba sur la route du secteur. à une centaine de mètres de chez lui. Il déclare l’avoir vu aller chez MAMBO (SIMUHUGA Gérard), son grand frère. Les deux frères habitaient des maisons voisines, on pouvait passer d’un maison à l’autre sans difficulté.

Sosthène MUNYEMANA est venu demander la clé du bureau de secteur chez MAMBO, responsable de cellule. Ce dernier lui a demandé d’aller la réclamer à BWANAKEYE car lui n’en avait pas. C’est ainsi que l’accusé a pu obtenir une clé.

Monsieur le président rappelle à la cour que le témoin a été entendu trois fois et qu’il a été confronté à l’accusé. Hutu, il avait épousé une Tutsi. Après le génocide, il a adhéré au FPR[3]. Sa femme a perdu beaucoup de membres de sa sa famille. Après le génocide, son frère MAMBO, responsable de la cellule GITWA, a pris la fuite, est revenu et a été incarcéré. Il est mort en prison avant d’avoir été jugé. Sur les trois garçons de la famille, le témoin a été le seul à ne pas avoir trempé dans le génocide.. Il a lui-même dit que ses frères étaient des criminels. On a bien essayer de l’attirer dans le génocide mais il a refusé, il avait fait « ses choix« .

Son frère MAMBO qui n’avait pas fait d’études, avait été embauché à l’usine d’allumettes SORWAL, qui a donné du travail a beaucoup de jeunes pour les plonger dans le génocide. (NDR. Le directeur de l’usine, Alphonse HIGANIRO, a été jugé en Belgique au printemps 2001 et condamné aux côtés de Vincent NTEZIMANA, un universitaire et de deux religieuses, soeurs Gertrude et soeur Kizito, du couvent des bénédictines de Sovu).

Le témoin reconnaît n’avoir vu MUNYEMANA venir chez MAMBO une seule fois. Ce n’est pas ce qu’il avait toujours dit. Il ne confirme pas non plus la présence de REMERA et GATABAZI ce jour-là: nouvelle contradiction. MAMBO et l’accusé n’avaient rien en commun: c’est le génocide qui les a rapprochés.

Le témoin perd quelque peu pied au fur et à mesure que ses déclarations antérieures sont révélées. Monsieur le président lui demande de se détendre: « Nous n’avons rien à vous reprocher. »

Des avocats des parties civiles, devant l’embarras du témoin, demandent à ce que ce dernier soit éloigné de l’accusé. A maître DUPEUX qui veut intervenir, le président, énervé, lui rétorque:  » Si vous voulez ma place, prenez-la. »

Monsieur le président explique au témoin les raisons de son impatience: « Vous dites des choses et après son contraire. Si vous ne savez pas, dites-le. Ne vous laissez pas impressionner par le cadre! » Facile à dire!

Le président évoque ensuite le jour où le témoin a porté de la bouillie à des membres de sa belle-famille au bureau du secteur. Là encore, des contradictions sur le fait de savoir si les gens sont gardés ou non.

Le témoin va alors expliquer que, depuis le génocide, vu ce qu’il a vécu, il a mal à la tête, il ne se sent pas bien. Vu le temps qui s’est écoulé, il a des problèmes de mémoire. Il a vu des membres de la famille de son épouse se faire tuer sous ses yeux. Monsieur le président exprime sa compréhension mais il doit continuer à l’interroger pour éclairer les jurés qui ne connaissent pas le dossier.

Le témoin finit par dire que MUNYEMANA n’a pas obtenu les clés du bureau de secteur: il les récupèrera chez BWANAKEYE. Au bureau de secteur, il y avait des « réfugiés et des prisonniers? C’est ce qu’il avait dit.

Sur question d’un juré, le témoin précise que lorsqu’il porte de la bouillie au secteur, ce n’est pas à sa femme qui ne bougeait pas de chez elle mais à des membres de sa belle-famille. C’est par des carreaux cassés qu’il ravitaille les gens. Contrairement à ses frères, pendant le génocide le témoin dit être resté « neutre », ce qui lui a valu l’animosité des siens. Par contre, il n’avait pas de radio et ne pouvait écouter la RTLM[4].

Sur question de maître DUPEUX, le témoin répète qu’il n’a vu MUNYEMANA chez son frère qu’une seule fois: il n’a pas toujours dit ça!

Monsieur le président intervient de nouveau pour rassurer le témoin: « Vous n’êtes pas le seul à vous contredire. Pourquoi changer de version? Vous êtes soumis à des pressions? » Et le témoin d’avouer qu’il a un traumatisme crânien. Ce que le président comprend très bien.

Monsieur MUNYEMANA reconnaît être allé chez MAMBO le 21 avril. Il tente ensuite de s’expliquer. Comme il y avait beaucoup de gens autour du bureau de secteur, ayant appris que des femmes se faisaient violer, des gens se faire tuer, il dit avoir appelé BWANAKEYE pour l’informer. Ce dernier lui fait savoir qu’il ne peut pas se déplacer car sa maison est cernée par des Interahamwe[5]. S’il trouve quelqu’un de confiance, il acceptera de lui donner la clé. KUBWIMANA lui dit que MAMBO a peut-être la clé. C’est dans ces conditions qu’il se rendra chez MAMBO. ave KUBWIMANA sans récupérer de clé. Ce n’est que le 23 que BWANAKEYE lui donnera une clé. Ce qui lui a permis d’aller ouvrir le bureau. Quant à BWANAKEYE, il ne se déplacera que le 24.  Mais jamais il n’a participé à une réunion chez MAMBO.

Après l’audition du témoin, monsieur le président va lire les dépositions de trois témoins qui ne témoignent pas pendant le procès: Innocent HABYAREMYE, Alexis KANAMUGIRE et Maria NYIRAROMBA. 

Alain GAUTHIER, président du CPCR

Margaux MALAPEL, bénévole

Jacques BIGOT, responsable de la présentation et des notes

  1. Inyenzi : Cafard en kinyarwanda, nom par lequel les Tutsi étaient désignés par la propagande raciste, cf. Glossaire.[]
  2. Rwanda, moins innocentes qu’il n’y parait: quand les femmes deviennent des meurtrières, African Rights, 1995[]
  3. FPR : Front Patriotique Rwandais[]
  4. RTLM : Radio Télévision Libre des Mille Collines – cf. Focus : LES MÉDIAS DE LA HAINE[]
  5. Interahamwe : « Ceux qui combattent ensemble » ou « qui s’entendent », mouvement de jeunesse et milice recevant une formation militaire, créé en 1992 par le MRND, le parti du président HABYARIMANA. Voir FOCUS – Les Interahamwe.[]

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