Procès MUHAYIMANA. Vendredi 10 décembre 2021. J15


Une journée dont la défense se serait probablement bien passé.

Audition de monsieur Martin NAMBAJIMANA, en visioconférence de Kampala (Ouganda), témoin cité par la défense.

Le témoin, qui connaît très bien l’accusé pour avoir fréquenté l’école avec lui, arrive à Kibuye le lendemain des massacres du stade Gatwaro, en provenance de Kigali où il est vétérinaire.

Ayant retrouvé son épouse, il ne verra Claude MUHAYIMANA que plus tard. C’est alors qu’il va travailler avec l’accusé car ils doivent aider beaucoup de gens, réfugiés chez ce dernier, à changer de cachette. De fréquentes attaques se produisent contre la maison de MUHAYIMANA.

« Claude MUHAYIMANA avait la malaria, nous avons continué à l’aider et quand les choses se sont apaisées, nous avons pu avoir une pirogue pour traverser jusqu’à l’Île Idjwi » précise le témoin.

Revenant en arrière dans son récit, il se doit de répéter ses propos: « Claude MUHAYIMANA ne pouvait pas sortir de chez lui car il était malade. Il restait dans la maison et nous avons continué à l’aider. » Comme si nous n’avions pas compris!  Il est vrai que « le génocide a duré trois mois: il est donc difficile de se souvenir de tout à cause du temps qui est passé. »

Sur questions de monsieur le Président LAVERGNE, le témoin reconnaît que l’accusé n’a pas été arrêté comme « complice du FPR[1] » en 1990, personne n’ayant été arrêté à Kibuye! Par contre, il est le petit frère du bourgmestre Augustin KARARA, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par les Gacaca[2]. L’accusé ne serait jamais sorti de chez lui pendant cette période? Le témoin a appris plus tard qu’il serait allé à Ruhengeri, mais « cela a dû prendre beaucoup de temps« . Même si sa femme dit le contraire, le témoin éprouve le besoin de redire que MUHAYIMANA avait la malaria, qu’il « n’y avait pas de médicaments mais que Claude en prenait car il avait des connaissances dans le corps médical. » Sa femme non plus, d’ailleurs, ne sortait pas du tout car elle était Tutsi.

L’aide qu’il aurait apportée à la famille de Claude?  » Pas une aide matérielle, mais des échanges d’idées. Suis allé cacher des gens chez moi pour leur éviter des ennuis. Parmi eux, une tante de sa femme. » Il a aussi aidé Daniel, le frère de l’accusé, à trouver des embarcations pour faire passer des gens au Zaïre.

Il connaît aussi l’abbé François KAYIRANGA, un prêtre de la région, mais il ne l’a pas vu souvent. (NDR: ce « prêtre » sera entendu un peu plus tard dans l’après-midi. Un bien étrange personnage).

L’accusé a-t-il travaillé avec les soldats français?  » Je ne pense pas que ce fut un travail normal, il leur a rendu service en les accompagnant. » Après, comme tout le monde,  » il a dû prendre la fuite au Zaïre », mais lui est resté à Kibuye.

Un avocat des parties civiles demande au témoin si MUHAYIMANA, malade, pouvait conduire. Réponse laconique du témoin: « Non! »

Questionné par maître HUGO, du CPCR, le témoin n’a pas envie de parler des conditions dans lesquelles il est parti en Ouganda en 2009, mais finit par dire que c’est  » à cause de l’insécurité« .  Il connaît une certaine Assumpta avec laquelle il a parlé, mais ne connaît pas l’avocate Antoinette MUKAMUSONI. (NDR. Celle qui a tenté de soudoyer des témoins).

Une dernière intervention de la défense fait savoir que le témoin est cité deux fois dans le dossier par madame MUSENGEYEZU: « Martin était contre le génocide« ! On ne demande qu’à la croire.

 

Audition de madame Spéciose NYIRARUKUNDO, en visioconférence de Toulouse, témoin cité par la défense.

Le témoin est originaire de Kibuye (Mubuga), connaît l’accusé depuis 1980, a connu la petite sœur de Claude, Monique, et son épouse.

En avril 1994, le témoin est en vacances dans sa famille à Mubuga (NDR. Localité située à une quinzaine de km de Kibuye, au pied de la montée vers Bisesero). Réfugiée dans l’église de Mubuga (NDR. Le prêtre de la paroisse, Marcel HITAYEZU a été mis en examen en France voici quelques mois[3]), elle voit passer les autorités dont le préfet KAYISHEMA  » conduit par Uzias BAILLEUX« , et le bourgmestre KARARA. Le prêtre et les religieuses vont être évacués par les gendarmes de Kibuye. Les gendarmes voulaient entrer dans l’église et le soir, les vivres destinées aux occupants de l’église ont été pillées. C’est le lendemain que les réfugiés de l’église seront massacrés. (NDR: certains de ces réfugiés pourront fuir vers les collines de Bisesero où beaucoup seront exterminés par la suite). Le témoin, quand elle s’approchait du Centre, voyait passer des véhicules transportant des miliciens, mais elle n’a jamais vu Claude MUHAYIMANA au volant.

Madame NYIRARUKUNDO quittera le Rwanda le 17 juillet pour le Zaïre et reviendra plus tard. Elle est réfugiée en France depuis 2014 où elle exerce le métier de femme de ménage. Dans sa famille, elle précise qu’elle est Hutu, certains ont été jugés, condamnés ou acquittés, mais c’est surtout « suite à des règlements de compte« . Elle précise qu’elle n’est pas venue très souvent au rond point de Nyarumanga, à deux kilomètres de chez elle, où s’arrêtaient les voitures.

Elle conclut son témoignage en disant:  » Pour moi, Claude MUHAYIMANA est victime d’une injustice et je souhaite qu’il soit rétabli dans ses droits. Si vous avez besoin de mon témoignage écrit en long et en large, je pourrai vous le donner. »

Réponse de monsieur le Président:  » En long et en large, ce ne sera pas nécessaire. »

Maître GISAGARA s’étonne que, son domicile étant à près de 20 kilomètres de Gitwa et Karongi, de Bisesero un peu moins, elle n’a rien pu voir. Or c’est pour ces faits que l’accusé est poursuivi. « Comment pouvez-vous dire qu’il est innocent? » Le témoin répond par un silence éloquent.

Sur question de la défense qui veut connaître les raisons pour lesquelles elle a quitté le Rwanda en 2014: « J’étais persécutée. J’ai quitté le Rwanda. Je ne veux pas en donner les raisons. »

On n’en saura pas plus.

 

Audition de l’abbé Canisius NIYONSABA, prêtre  à Auxerre, en visioconférence, convoqué en vertu du pouvoir discrétionnaire du président. Grand séminariste à Nyakibanda en 1994, près de Butare.

Arrivé à  Kibuye le 3 avril 1994 pour rendre visite à des amis, le témoin ne va plus pouvoir repartir avant la fin du génocide. Il nous décrit dans le détail son séjour à l’école de Nyamishaba où de nombreuses personnes se sont réfugiées (environ 700 personnes). Caché dans un réduit avec 7 ou 8 autres, il va échapper à la mort assez miraculeusement. Pendant la semaine où il est resté là, aucune autorité n’est venue, aucune aide humanitaire n’a été fournie.

L’attaque a lieu le 15 avril vers 9h30 après des tirs venus des collines voisines. Découvert avec ses compagnons d’infortune vers 15h30, il se fait tabasser, un d’entre eux est tué. Il devra la vie à  l’intercession de deux miliciens. Il peut alors quitter l’école avec quelques professeurs qui ont échappé aux massacres.

En partant en ville, il apprend que des massacres ont eu lieu au stade. Il accepte de monter dans la voiture du bourgmestre KARARA pour aller vers l’Ecole Technique féminine où il se cachera dans les jardins. Il tente alors de partir vers l’église mais, en chemin, il change d’avis et revient vers l’école qu’il vient de quitter et se cache dans un avocatier.

Lorsque des élèves de Nyamishaba arrivent à l’ETO[4], le témoin se mêle à eux puis, au bout d’une semaine, il retourne chez son ami Martin à qui il était venue rendre visite, mais un professeur a le projet de le jeter dans le lac. Il décide alors d’aller à l’hôpital où il retrouve une fille de ses amis, Delphine UWASE. S’étant absenté un moment pour trouver des habits, il ne retrouve pas Delphine à son retour. Il apprend toutefois qu’un prêtre vient d’arriver à Kibuye: François KAYIRANGA (NDR: on en parlera dans le témoignage suivant)

Il rencontre ensuite par hasard Médiatrice, femme de MUHAYIMANA[5], qui lui dit que la sœur de Serge, son condisciple au grand séminaire, est à l’hôpital. Il s’agit de Delphine. La femme de l’accusé lui demande de bien vouloir aider Delphine et d’autres à fuir. Il leur faudra deux semaines pour trouver des passeurs qui acceptent le transport.

Concernant Claude MUHAYIMANA, il ne l’a vu chez lui qu’une seule fois: il n’était pas du tout malade. A cette époque, de nombreux Rwandais fuyaient en masse vers Cyangugu. Le témoin sera aidé par le contingent sénégalais de l’Opération Turquoise[6] puis retournera à Nyakibanda.

Il apprend alors que Delphine a réussi à atteindre Goma. Elle lui fait passer un message écrit: « Dieu existe mais il lui manque de bonnes personnes pour l’aider. » Cette dernière lui rendra visite à Noël.

Questionné par monsieur le Président, le père Canisius soupire et déclare, manifestement ému:  » Quand le diable entre dans le cœur de l’homme, il peut faire le pire. Au Rwanda, il y avait beaucoup de baptisés mais tous n’étaient pas convertis. Le monde attend la vérité et la justice qui pourront nous guérir. »

Le témoin reconnaît que François KAYIRANGA, le prêtre qui va lui succéder en audience, est bien passé par Nyange, la paroisse dont on parlera longuement dans quelques instants.

Monsieur le président propose de lire des extraits de l’audition du témoin en date du 24 novembre 2014 dans lequel l’abbé Canisius avait déclaré que Claude MUHAYIMANA l’avait bien contacté pour qu’il témoigne en sa faveur. Mais comme il ne le connaissait pas, il avait refusé. Le témoin confirme ses déclarations.

NDR. L’abbé Canisius NIYONSABA a fait un témoignage empreint de dignité et de vérité, donnant le vrai visage de ce que devraient être les hommes d’Église. Il n’en sera pas de même avec le dernier témoin de la journée.

 

Audition de l’abbé François KAYIRANGA, prêtre en Italie dans la paroisse de Rocchetta Nervina en Ligurie (si j’ai bien compris) Ce serait tout près de la frontière française. Témoin entendu en visioconférence et cité par la défense.

Un témoin que la défense doit regretter d’avoir fait citer. Le pire exemple d’un négationnisme insupportable, d’un idéologue et d’un homme d’Église qui devrait faire honte à l’Institution qui continue de le soutenir.

Le témoin, connaît l’accusé depuis 1992. Il l’embauchera de septembre à décembre 1994 comme chauffeur de Caritas (Secours Catholique). Il arrive à Kibuye le 15 mai 1994 en provenance de la paroisse de Nyange (NDR: la paroisse du père SEROMBA, jugé et condamné au TPIR[7]). Il vient pour dire la messe de l’Ascension. Peu de chrétiens dans l’assemblée, mais les autorités lui demandent de rester à Kibuye. Il ne peut s’engager sans en avoir l’autorisation de son évêque, Wenceslas KALIBUSHI.  Ne pouvant le joindre, il décide de se rendre à Kabgayi pour rencontrer trois évêques qui s’y sont réfugiés, dont le Président de la Conférence épiscopale du Rwanda. (NDR: ces trois évêques seront assassinés par des soldats du FPR qui seront jugés après le génocide). « Si tu oses aller à Kibuye pour y effectuer une mission d’Eglise, tu peux y aller » lui dit-on.

Une somme d’argent lui est remise: il peut repartir pour Kibuye. Il trouve un logement dans les locaux d’une communauté de religieuses qui se sont toutes réfugiées à l’ETO, école technique de jeunes filles. Cette maison se situerait à une centaine de mètres de chez Claude MUHAYIMANA. Il n’est pas arrivé depuis plus de deux jours que la famille MUHAYIMANA lui fait parvenir un message: leur maison aurait été attaquée. Le témoin s’empresse de se rendre chez son voisin qui a besoin d’argent pour le remettre aux attaquants.

C’était la première fois qu’il entrait dans cette maison dans laquelle il trouve quelques personnes de la famille de l’épouse de Claude. A partir de ce moment, il va se mettre à fréquenter cette famille comme des amis de toujours. C’est ses nouveaux amis qui lui donnaient des nouvelles.

Fin juin, l’Opération Turquoise[8] arrive à Kibuye. Un colonel vient le voir: il a besoin de trouver quelqu’un qui pourrait aider les soldats français à diffuser un communiqué en direction de la population. Le communiqué, qu’il aurait aidé à écrire, était rédigé à peu près en ces termes:  » L’armée française est arrivée au Rwanda. Aucun massacre ne doit être commis dans la zone de leur contrôle. Que les gens qui se cachent se rendent à leur campement. »

C’est ce communiqué que le témoin est chargé de faire circuler dans les paroisses de son secteur: Rubengera, Birambo et Mukungo. Comme Claude MUHAYIMANA connaissait parfaitement cette région où il avait circulé, c’est à ce dernier que le témoin demande d’accompagner les Français. «  Si j’avais désigné Claude, ajoute le témoin, c’est parce que je considérais que c’était quelqu’un qui ne posait pas de problèmes. »

Après le départ des Français, en septembre, le prêtre va embaucher l’accusé comme chauffeur de Caritas. Claude MUHAYIMANA aurait conduit un camion venu de Bujumbura, la capitale du Burundi. Début décembre, Claude ayant disparu, le témoin devra chercher un autre chauffeur. Et François KAYIRANGA de conclure:  » Du mois de mai à sa disparition, je n’ai rien vu de répréhensible pour que ce Claude soit traduit devant la justice. »

Il n’a toutefois pas terminé, il demande de nouveau la parole et tient des propos difficiles à comprendre. Il demande à la cour d’avoir beaucoup de « clairvoyance » lorsqu’elle devra prendre une décision. Message reçu par monsieur le président.

Monsieur le président essaie de comprendre ce que le témoin vient de déclarer:  » Les gens qui accusent Claude MUHAYIMANA le font dans l’intérêt de leur ethnie? »

Le témoin de répondre: « C’est par les médias que j’ai appris ce qui est reproché à Claude concernant les lieux des massacres ( l’église, le stade Gatwaro, Nyamishaba…  Les journaux du monde entier en ont parlé. J’ai vu Claude MUHAYIMANA à partir du 15 mai et ce n’est pas le Claude que j’ai connu. »

Monsieur le président insiste et veut savoir où était le témoin avant le 15 mai. Il se trouvait au petit séminaire de Nyundo, près de Gisenyi, s’est réfugié à l’évêché qui a été attaqué « par des citoyens et la population. » (sic) Selon lui, on a tué indifféremment Hutu et Tutsi. Il a été sauvé par chance en montrant sa carte d’identité. Pour les attaquants, « l’Eglise rwandaise était tutsi. »

Comme le témoin a séjourné  à Nyange, impossible de ne pas évoquer les massacres perpétrés à la paroisse. Il est venu « pour dire la vérité« , mais il fait semblant de ne rien connaître du curé SEROMBA, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le TPIR pour avoir fait détruire son église à l’aide d’un bulldozer. Les murs se sont effondrés sur les Tutsi qui y avaient trouvé refuge[9]. Sur question de maître GISAGARA, il a bien « un vague souvenir de ces évènements« , propos qui soulèvent quelques réactions bien compréhensibles dans la salle.

L’avocat de la CRF[10] demande de pouvoir lire une lettre co-signée par le témoin, jointe au dossier par le ministère public, lettre adressée au Cardinal ETCHEGARAY lors de son passage à Kibuye.

Maître MATHE, pour la défense, tentera bien quelques questions pour voler au secours de son client. Le témoin affirme qu’il n’a JAMAIS vu Claude MUHYIMANA au volant d’un véhicule qui transportait des miliciens..

Maître MATHE: « Si vous l’aviez vu au volant d’un tel véhicule, l’auriez-vous recommandé aux Français? »

Le témoin: «  Si je l’avais vu, je lui aurais demandé s’il était devenu fou. »

Maître MATHE: « Vous diriez que Claude MUHAYIMANA était neutre? » (NDR: comme si on pouvait rester « neutre » dans un génocide!)

Le témoin: « Je ne pouvais pas recommander un tueur aux Français. Ni à Caritas. »

Maître MATHE, passablement dépitée: « Je me doutais qu’on allait vous parler de Nyange. Au cours de vos vos interrogatoires, a-t-il été question de Claude MUHAYIMANA? »

Le témoin: « NON. En fait SI. On parlait du foyer de Claude »

Alors que monsieur le président s’impatiente, le témoin s’impatiente davantage: « Je dois avertir les gens qui m’attendent pour la messe. » (NDR: à l’heure où je rédige ces lignes, je me demande encore si j’ai bien compris et si je ne suis pas en train de prêter des paroles au témoin)

A ces mots, monsieur le Président interrompt brusquement la communication. Il reste quelques instants pour visionner le documentaire sur les « Justes », ces Hutu qui, au péril de leur vie, ont caché des Tutsi.

Alain GAUTHIER

Pardon pour la longueur de ce compte-rendu. Je ne recommencerai plus. Il n’y a plus de témoins à entendre.

 

  1. FPR : Front patriotique Rwandais[]
  2. Gacaca : (se prononce « gatchatcha »)
    Tribunaux traditionnels au Rwanda, réactivés en 2001 et opérationnelles à partir de 2005, en raison de la saturation des institutions judiciaires pour juger des personnes suspectées de meurtre pendant le génocide. Composées de personnes élues pour leur bonne réputation, les Gacaca avaient une vocation judiciaire et réconciliatrice, favorisant le plaider coupable en contrepartie de réduction de peines. Près de 2 millions de dossiers ont été examinés par 12000 tribunaux gacaca avant leur clôture officielle le 18 juin 2012.
    Cf. glossaire.[]
  3. Lire également notre article de février 2021 :
    Le CPCR se constitue partie civile dans de nouveaux dossiers[]
  4. ETO : Ecole Technique Officielle.[]
  5. voir l’audition de Médiatrice MUSENGEYEZU, ex-épouse de Claude MUHAYIMANA.[]
  6. Opération Turquoise organisée par la France en juin 1994. Lire également le témoignage de Patrick de SAINT-EXUPÉRY[]
  7. le père Athanase SEROMBA avait été condamné à 15 ans de réclusion en 2006, peine portée à l’emprisonnement à perpétuité le 12 mars 2008 en appel, cf. Site héritage du Tribunal pénal international pour le Rwanda[]
  8. Ibid.[]
  9. Ibid. []
  10. CRF : Communauté Rwandaise de France[]

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