Nouvelle plainte contre un présumé génocidaire rwandais

Le CPCR, Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda, vient de déposer ce jour une nouvelle plainte contre un présumé génocidaire rwandais vivant sur le sol français. Cette dernière vise monsieur Félicien BALIGIRA, résidant à Nantes, que la justice française avait refusé d’extrader sous prétexte que le droit pénal rwandais n’avait pas prévu de peine pour le crime de génocide avant que celui-ci n’ait été perpétré: application aveugle du principe de la non rétro-activité. Cette décision de la Cour de cassation, répétée plus d’une quinzaine de fois, a été contestée à plusieurs reprises par des juristes (voir en particulier l’article de Damien ROETS sur le site du CPCR). Monsieur BALIGIRA est originaire de l’ancienne préfecture de Cyangugu au Rwanda, de Bushenge plus précisément. Il fut sous-préfet de Ruhengeri à l’époque où Protais ZIGIRANYIRAZO, frère de madame Agathe HABYARIMANA KANZIGA, était préfet. Il fut ensuite député MRND. Il aurait notamment participé à plusieurs réunions de préparation du génocide dès 1993 et en d’avril 1994 dans les communes de Gisuma et de Gafunzo et au recrutement des jeunes pour les entraînements militaires à l’hôpital de Bushenge. Il aurait également participé à l’organisation et à la mise en œuvre des massacres de Tutsi réfugiés à l’hôpital de Bushenge et à la paroisse catholique de Sanghi, de Mibilizi et au stade Kamarampaka. Il serait aussi responsable de l’extermination d’une famille entière. 

Cette nouvelle plainte est déposée quelques jours après le réquisitoire du Parquet concernant deux présumés génocidaires détenus dans des prisons françaises, Octavien NGENZI et Tito BARAHIRA. Les juges d’instruction devraient faire connaître d’ici quelques semaines leur Ordonnance de mise en accusation (OMA) afin, comme nous l’espérons, que puisse se tenir à Paris un nouveau procès d’assises. Deux autres présumés génocidaires originaires de Kibuye sont également détenus: Charles TWAGIRA, médecin et pasteur, et Claude MUHAYIMANA, interahamwe, tous deux vivant ou ayant vécu à Rouen. Le CPCR est à l’origine de toutes ces plaintes.

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