NGENZI et BARAHIRA devant la cour d’assises

Ce n’est qu’aujourd’hui que l’AFP annonce que le Parquet de Paris a requis la cour d’assises pour Octavien NGENZI et Tito BARAHIRA, deux anciens bourgmestres de Kabarondo (Est du Rwanda) pour leur participation au génocide des Tutsi perpétré au Rwanda en 1994. La publication du réquisitoire du parquet date du 14 mai.

 
 
Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision dans la mesure où elle vient conforter le travail que nous menons depuis de nombreuses années. A l’occasion du procès SIMBIKANGWA, le travail du CPCR a été unanimement reconnu pour son sérieux et son efficacité: nous ne pouvons que nous en féliciter, pas pour nous, mais pour les victimes et leurs familles.
 Le CPCR avait repéré la présence d’Octavien NGENZI à Mayotte et avait déposé plainte contre lui. Il avait été immédiatement arrêté et est toujours détenu depuis bientôt quatre ans. Quant à Tito BARAHIRA, c’est aussi suite à une plainte du CPCR qu’il a été inquiété et arrêté plus récemment. Il a rejoint en prison celui qui lui a succédé aux responsabilités à Kabarondo.
Reste maintenant aux juges d’instruction à publier l’Ordonnance de mise en accusation, ce qui devrait arriver d’ici la fin du mois de juin. Nous nous dirigeons donc vers un nouveau procès d’assises concernant  des présumés génocidaires rwandais. D’autres suivront immanquablement puisque les dossiers MUNYESHYAKA et BUCYIBARUTA, hérités en partie du TPIR, pourraient voir enfin leur instruction clôturée d’ici la fin de l’année, au plus tard l’année prochaine. Enfin disons-nous, puisqu’il ne faut pas oublier que dans l’affaire MUNYESHYAKA, prêtre à Gisors (Normandie), la France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme « pour retard apporté à rendre la justice » en juin… 2004. Sans parler des dossiers Charles TWAGIRA et Claude MUHAYIMANA, eux aussi incarcérés depuis quelques semaines, et que les juges semblent vouloir maintenir en détention. C’est bien qu’ils doivent avoir leurs raisons. Ces mêmes juges qui continuent à se rendre en commission rogatoire au Rwanda dans de nombreuses autres affaires, toutes initiées par le CPCR. Mais il reste encore beaucoup à faire puisque près de 25 plaintes sont déposées sur le bureau des juges parisiens.
  

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