Tout récemment, dans l’incompréhension générale, le TPIR commuait la peine de prison à vie de Théoneste Bagosora en une peine de 35 ans de prison. De son côté, Anatole Nsengiyumva, condamné lui aussi en première instance à la prison à vie, voyait sa peine ridiculement ramenée à 15 ans de détention. Aujourd’hui, c’est la CPI qui renonce à poursuivre Callixte Mbarushimana pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité alors que, pendant des années, de Paris, il diffusait des communiqués de presse incendiaires au nom des FDLR qui tuent, volent et violent en République Démocratique du Congo ! Comment imaginer que le secrétaire exécutif des FDLR puisse être innocent des crimes commis en RDC, alors que ses écrits ne faisaient que soutenir cette organisation criminelle ? Ignace Murwanashyaka, le président des FDLR, et Straton Musoni, son adjoint, n’ont-ils pas été arrêtés en Allemagne où ils sont jugés ? « Vérité au-delà du Rhin, erreur en deçà » ! Le procureur de la CPI a bien tenté de s’opposer à la remise en liberté de Callixte Mbarushimana, mais en vain. Il avait alors souhaité qu’il ne puisse quitter les Pays-Bas : demande refusée.
Callixte Mbarushimana serait donc libre de regagner son domicile parisien, à moins qu’il ne choisisse de se faire oublier en se réfugiant dans un pays où il serait plus difficile à retrouver. Il ne faut pas oublier cependant que, suite à une plainte du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda, le CPCR, monsieur Mbarushimana a été mis en examen le 21 décembre 2010 pour sa participation active au génocide des Tutsi au Rwanda. Nous invitons les juges français à ne pas oublier cette réalité !
Ces errements de la justice internationale sont difficilement compréhensibles pour les victimes du génocide perpétré au Rwanda en 1994. Elles sont même tout simplement scandaleuses. Le TPIR nous a déjà habitués à de telles décisions. Protais Zigiranyirazo, frère d’Agathe Kanziga Habyarimana, a été acquitté en appel pour vice de forme. Gratien Kabiligi, ancien général de l’armée rwandaise, avait lui aussi été acquitté en 2008 par le même tribunal, comme six autres prévenus qui ont du mal ensuite à trouver un pays d’accueil. Quelles peuvent bien être les véritables motivations des juges ? On en vient à souhaiter que les présumés génocidaires rwandais soient tous extradés vers le Rwanda où ils pourront y être jugés sur les lieux-mêmes où les crimes ont été commis. Les rescapés et les familles de victimes y trouveraient au moins leur compte. La dernière décision du TPIR de renvoyer Uwinkindi vers son pays d’origine fera peut-être jurisprudence, au moins pour ceux des présumés génocidaires qui n’ont pas eu la chance d’obtenir la nationalité française ou un statut de réfugié. On peut légitimement se demander si les centaines de millions de dollars dépensés par la justice internationale sont véritablement mis au service des victimes !