Dans l’émission Télé Matin du 31/01/2015, diffusée sur France 2 et animée par William LEYMERGIE, il nous est présenté un ouvrage de Paris Match qui a sélectionné un certain nombre de photos publiées depuis plus de soixante ans par l’hebdomadaire français. Le journaliste Damien THEVENOT, qui reçoit le directeur de la rédaction de Paris Match, monsieur Olivier ROYAN, pose une première question à propos d’une photo montrant le retour au Rwanda des populations qui ont fui avec les génocidaires en 1994.
Damien THEVENOT. « Autre photo choc: 94, le génocide des Hutu par les Tutsi. Cette photo, pourquoi l’avez-vous choisie »?
Olivier ROYAN, sans sourciller. » En 94, se passe cet incroyable événement, sous les yeux de la communauté internationale, le génocide rwandais, où la communauté hutu va être entièrement massacrée par les Tutsi. »
Et de nous montrer la marée humaine de retour du Congo où elle a fui, ceci pour illustrer les propos du directeur de la rédaction de Paris Match.
On va encore nous dire « erreur », « confusion », « malentendu ». Mais nous en avons assez d’entendre, à intervalles réguliers, cette désinformation qui finira bien par imprégner les cerveaux de tous ceux qui ne savent pas ce qui s’est passé au Rwanda en 1994, ou qui ne veulent pas savoir. Une telle confusion devrait être unanimement condamnée, dénoncée. Voilà où on en est encore après plus de 20 ans. C’est insupportable. On aurait pu croire que la médiatisation du procès SIMBIKANGWA, ainsi que sa condamnation pour génocide le 14 mars dernier à 25 ans de prison pour génocide, puisse éclairer non seulement l’opinion publique, mais surtout ceux qui la font. Eh bien non! C’est tout le contraire qui se produit. Je ne voudrais pas être vulgaire, mais je serais tenté de dire à ces journalistes: « Quand on ne sait pas, on ferme sa g…… ». Mais peut-être y a-t-il une véritable volonté de dire le contraire de la vérité. Et là nous ne sommes plus dans le domaine de la bêtise ou de l’ignorance.
France 2 et les journalistes qui ont participé à cette émission matinale doivent être condamnés. Mais qui sommes-nous en face de la puissance de certains médias. Un souhait: que notre appel soit entendu et diffusé au maximum. Nous ne pouvons tolérer que, 20 ans après, on puisse encore travestir à ce point la vérité. Il en va du respect dû aux victimes et à leurs familles. Il faudra bien que cesse cette réécriture de l’Histoire! La négation du génocide des Tutsi devrait tomber aussi sous le coup de la loi. Mais qui cela intéresse t-il vraiment ?