Dans l’émission de France Inter « Duel Natacha POLONY/Raphaël GLUKSMANN » du dimanche 18 mars , il nous a été donné d’entendre une nouvelle fois des propos sidérants, dignes du plus insupportable des négationnismes [1]. Alors que l’émission arrivait à son terme, Ali BADDOU, l’animateur, fait droit à Raphaël GLUCKSMANN qui souhaitait revenir sur les quatre pages que le quotidien Le Monde avait consacrées au génocide contre les Tutsi vendredi dernier. Une analyse de David SERVENAY publiée à l’occasion de la sortie du livre de Guillaume ANCEL: « Rwanda, la fin du silence » (aux Editions Les Belles Lettres).
» La France a aidé des troupes génocidaires alors même que le génocide a eu lieu« , commence Raphaël GLUKCSMANN. Et de poursuivre: « Nous sommes face au plus grand scandale de la cinquième république et aussi à son secret le mieux gardé. » Et de rappeler que « la France a armé et soutenu des troupes qui allaient commettre un génocide« , qu’elle « a continué à les soutenir pendant le génocide » et qu’elle « a même continué à les soutenir et à les armer après le génocide », confirmant en cela ce que beaucoup dénoncent depuis longtemps.
Si Natacha POLONY commence par reconnaître qu’il « est nécessaire d’ouvrir les archives, de les déclassifier, qu’il est nécessaire de regarder en face ce qui s’est passé« , elle enchaîne alors avec des propos qui auront probablement scandalisé tous ceux qui s’intéressent à cette période de l’histoire de France: « Malheureusement, on est typiquement dans le genre de cas où on avait des salauds face à d’autres salauds, et hélas, la France a sans doute participé à cela… » Formule choc qui est une véritable négation du génocide.
Face à la réaction de son contradicteur, Madame POLONY tentera bien d’atténuer quelque peu ses propos en affirmant que « ce n’est absolument pas remettre en cause le génocide que de dire… que malheureusement la France a participé… en choisissant un camp là où il ne fallait pas choisir... » Trop tard: le mal est fait, le pire a été dit.
Raphaël GLUKCSMANN rappellera à son tour, en guise de conclusion, que « la France a choisi d’être du côté de ceux qui commettaient le génocide…. Ce ne sont pas des salauds face à des salauds… mais des bourreaux face à des victimes. »
Il est consternant, 24 ans après le génocide contre les Tutsi, d’entendre de tels propos dans la bouche de ceux qui sont censés éclairer l’opinion publique. Nous ne pouvons que dénoncer, à temps et à contretemps, tous ceux qui tentent de nous détourner de la vérité.
Alain GAUTHIER
- Le duel Natacha Polony, Raphaël Glucksmann
(extrait du « Grand Face-à-face » par Ali BADDOU sur France Inter – 18/3/2018) :