La France accepte de remettre Callixte Mbarushimana à la CPI : décision normale mais qui ne doit pas faire oublier son rôle dans le génocide.
« La Cour d’Appel de Paris a donné son feu vert à la remise à la Cour Pénale internationale de Callixte Mbarushimana » selon l’AFP. Cette décision semblait s’imposer vu la responsabilité de ce Rwandais réfugié en France, secrétaire exécutif des FDLR, une association criminelle qui depuis des années, comptant dans ses rangs d’anciens génocidaires, perpétue des crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Congo où ils ont trouvé refuge. Le plus scandaleux, c’est que ce monsieur, de Paris, publiait très régulièrement des communiqués de presse en soutien à un groupe de rebelles assoiffés de sang. Comment les autorités françaises ont-elles pu tolérer de tels agissements ?
Cependant, personne ne doit oublier que monsieur Callixte Mbarushimana est aussi poursuivi en France pour crime de génocide, suite à une plainte déposée en 2008 par le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda. Tout récemment, le Parquet de Paris vient de décider d’ouvrir contre lui une information judiciaire. Il était temps.
On peut cependant s’interroger. Si Mbarushimana est remis à la CPI, il ne sera jugé que pour les crimes commis au Congo. Que va-t-il advenir des crimes de génocide pour lesquels il est poursuivi ? Il serait quand même regrettable qu’on passe sous silence son rôle en 1994, alors qu’il travaillait au PNUD à Kigali. Si la justice française avait pris au sérieux les nombreuses plaintes que nous avons déposées depuis des années, si de véritables moyens avaient été dégagés par les autorités françaises pour instruire les dossiers, si le « pôle d’enquêteurs spécialisés pour crimes de génocide » annoncé par nos ministres de le Justice et des Affaires étrangères avait été aussitôt mis en place, des présumés génocidaires rwandais présents sur le sol français auraient déjà dû être jugés. Au lieu de cela, on nous « amuse » avec des demandes d’extradition dont on connaît à l’avance les résultats. Les familles de victimes que nous représentons s’impatientent. L’inertie de la justice française est intolérable.