Comme on pouvait s’y attendre, la Cour d’Appel de Toulouse vient de prendre la décision de ne pas répondre positivement à la demande d’extradition de Marcel Bivugabagabo vers le Rwanda. Cette décision, prise depuis plusieurs jours, vient d’être annoncée seulement ce jour par un communiqué d’Associated Press.
Une nouvelle fois, la justice de notre pays se range du côté de ceux qui ont commis le génocide. En refusant de livrer le colonel Bivugabagabo, la justice française fait la part belle à tous ceux qui aujourd’hui, dans notre pays, coulent des jours paisibles après avoir commis le génocide au Rwanda. Cette décision vient après celle de la Cour de Cassation qui avait annulé la décision d’extradition de Claver Kamana. Une troisième décision est attendue pour le 5 novembre: celle concernant cette fois Isaac Kamali. Au vu des deux premières décisions, on ne peut légitimement espérer une décision positive.
Trois présumés génocidaires auront donc été arrêtés, remis en liberté et finalement gardés sur le sol français. Que va faire la justice française? Elle pourrait poursuivre à son tour, mais elle ne nous a pas habitués à cela jusqu’à maintenant. Reste donc aux parties civiles à se lancer dans une nouvelle bataille judiciaire. Nous ne pouvons pas tolérer en effet que des gens soupçonnés d’avoir commis le crime de génocide puissent ne pas avoir à répondre devant la justice des hommes. S’ils sont innocents, ce sera à la justice de le dire. Encore faudrait-il que cette justice accepte de s’occuper d’eux. A voir le peu d’empressement pour les autres dossiers, on peut douter qu’il y ait en France une véritable volonté de présenter ces présumés génocidaires devant la justice. C’est sans compter avec notre détermination. Nous savons que le combat sera long, mais nous continuerons à exiger que justice soit rendue aux victimes du génocide des Tutsi.