Fin de l’instruction dans deux affaires liées au génocide des Tutsi.

Deux avis de fin d’instruction ont été envoyés récemment aux parties concernées. Ces avis devraient précéder le réquisitoire du procureur et l’ordonnance de mise en accusation des juges d’instruction. Ce n’est que lorsque sera connue l’OMA que l’on saura si ces affaires relèvent des assises.

A deux reprises, l’an dernier, des non-lieux ont été prononcés dans des affaires instruites par les juges du « pôle crimes contre l’humanité »: l’une concernant l’abbé Wenceslas MUNYESHYAKA, prêtre à Gisors, dans le diocèse d’Évreux (le CPCR et d’autres parties civiles ont fait appel et à ce jour nous n’avons pas de nouvelles). L’autre concernait monsieur Pierre TEGERA, visé par une plainte du CPCR. Ce dernier non-lieu s’explique essentiellement par le fait que ne peuvent être jugés que les faits qui entrent dans la période du 1 janvier au 31 décembre 1994. Tous les crimes qui auraient pu être commis avant cette période ne peuvent être retenus: nous le regrettons.

Il faudra attendre plusieurs mois, à partir de ce jour, pour connaître la suite donnée à ces affaires. D’autres clôtures d’instruction devraient nous être communiquées dans les mois, voire les semaines à venir. Nous ne cessons de dire qu’il y a urgence à juger les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi. Au rythme actuel, il faudra des années pour que toutes les personnes actuellement visées par des plaintes puisent être jugées. D’où la nécessité de recueillir sans plus tarder les témoignages des rescapés. L’expérience nous montre qu’il est de plus en plus difficile de trouver des témoins lorsqu’on veut monter un nouveau dossier.

Il est peu probable qu’un nouveau procès pour génocide se tienne cette année aux assises de Paris. N’oublions pas que nous aurons aussi à subir des procès en appel: messieurs NGENZI et BARAHIRA, tous deux condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour génocide et complicité de crimes contre l’humanité en juillet dernier, ont fait appel de cette condamnation. Une autre manière, légale, de ralentir la justice. Mais qui ne diminuera en rien notre détermination à continuer le combat pour la justice.

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