À ne pas manquer à Reims: l’exposition « Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi » réalisée par le Mémorial de la Shoah pour comprendre la genèse du génocide jusqu’à l’organisation des massacres, avec en avant-première « Abagore Bahagaze Bemye, les Femmes debout » de Bruce CLARKE qui seront présentes au Rwanda pour la 30ème commémoration du génocide.
L’exposition débute par un temps consacré aux « idées reçues » où sont reprises et expliquées quelques notions souvent entendues sur cet événement : la lecture « ethnique » de la réalité rwandaise, le « double génocide ». Les panneaux sont organisés en trois parties : comprendre l’événement, entrer dans l’événement, vivre avec l’événement. S’y ajoute un panneau sur le génocide vu à travers le regard des enfants. En effet, prendre au sérieux le récit des enfants rescapés, c’est voir le génocide autrement, à partir du basculement de l’enfance dans un monde adulte devenu impuissant à la protéger.
Depuis le vingtième siècle, et au contraire des guerres précédentes, les civils sont devenus les victimes principales dans les conflits armés. Au Rwanda, les femmes, au-delà de leur statut de civiles, ont subi un acharnement sadique en raison de leur genre. Le viol a touché entre 300 000 et 500 000 femmes et plus de 66 % d’entre elles ont ensuite été testées positives au VIH. L’utilisation de la violence massive contre les femmes tutsies visait en effet à annihiler le groupe ethnique dans son ensemble en s’en prenant à la source de la vie. Si les femmes furent des victimes particulièrement touchées par la politique génocidaire, elles se révélèrent des actrices essentielles de la reconstruction et de la transmission de la mémoire post-génocide. Au cœur de la société rwandaise, les femmes “debout” résistent à toute forme de déshumanisation, elles (re)tissent dans la dignité les liens perdus, elles sont les fers-de-lance du relèvement du pays, notamment en créant l’association des veuves du génocide d’avril (AVEGA) ainsi que les médiatrices de la mémoire qui se transmet aux générations futures. Voilà pourquoi en 2024 la lumière est mise sur « les Femmes debout ».
Maison de la vie associative – MVA de Reims
122 bis rue Barbâtre
du 29 janvier au 23 février 2024
du lundi au vendredi de 8h45 à 22h30, le samedi de 8h45 à 18h30.
Des membres du CPCR, sur réservation préalable, se tiennent à la disposition des enseignants et groupes constitués pour accueillir et guider les visiteurs. Compter une heure. contact@cpcr.fr
Dossier de présentation de l’exposition:
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