Le TPIR vient de condamner monsieur Dominique Ntawukuriryayo à 25 ans de prison pour génocide. Cette sentence peut paraître légère aux rescapés et à tous ceux qui connaissent le dossier mais nous retiendrons qu’il a été reconnu coupable de génocide et là est l’essentiel. Les plaintes que nous avions déposées contre lui et qui n’ont pas du tout été utilisées par le TPIR avaient donc leur raison d’être. Nous avions pourtant demandé au procureur Jallow d’entendre un certain nombre des plaignants de Gisagara qui nous avaient confié leur plainte : cette demande a été ignorée, et nous le regrettons. Il semblerait que Dominique Ntawukuriryayo ait fait appel : il faudra donc attendre le nouveau jugement pour être définitivement fixé sur son sort.
Cette condamnation nous réjouit dans la mesure où nous avions la certitude, au vu des témoignages recueillis, que monsieur Ntawukuriryayo n’était pas l’innocent pour lequel il voulait se faire passer. Mais nous n’en tirons aucune gloire : la justice s’est prononcée, nous acceptons le verdict. Une telle condamnation pourrait être l’occasion pour le prévenu, s’il reconnaissait ses fautes, de reprendre sa place dans la communauté des hommes. En se considérant comme victime, en continuant à s’enfermer dans le mensonge, il ne pourra accéder à la paix que donne tout repentir !
Nous souhaitons maintenant que la justice française puisse à son tour prendre à bras le corps toutes les plaintes que nous avons déposées, afin que justice soit rendue aux victimes du génocide des Tutsi au Rwanda. Nous poursuivons notre combat, sans haine, sans esprit de vengeance, convaincus que seule la justice pourra être le chemin qui mène à la réconciliation.