La justice française ayant décidé de ne pas extrader vers le Rwanda Isaac Kamali, Claver Kamana, Marcel Bivugabagabo et Pascal Simbikangwa (1), et le Parquet n’ayant manifesté aucune volonté de poursuivre lui-même en dépit de l’insistance de nos avocats, le CPCR a décidé de déposer des plaintes et de se porter partie civile contre les quatre présumés génocidaires. Il serait en effet inacceptable que des personnes soupçonnées de génocide n’aient pas à s’expliquer devant la justice. Ces nouvelles plaintes viennent s’ajouter à une dizaine d’autres déjà déposées sur le bureau des juges d’instruction parisiens. Les familles de victimes ne comprendraient pas que, à cause de l’inertie de la justice française, des personnes sur qui pèsent de si lourds soupçons puissent continuer à vivre en toute impunité. Nous rappelons une fois encore que seule la justice pourra rendre leur dignité aux familles de victimes, que seule la justice est habilitée à dire le vrai. C’est la seule raison qui nous a poussés à déposer ces nouvelles plaintes. Voici bientôt quinze ans que le génocide des Tutsi a été perpétré au Rwanda et les rescapés attendent toujours que justice leur soit rendue. L’inertie de la justice française nous scandalise et scandalise tous ceux qui n’acceptent pas qu’un voile pudique soit jeté sur des événements qui ont ensanglanté non seulement le Rwanda mais aussi l’humanité entière.
(1) Seul ce dernier est en détention, à Mayotte, où il a été arrêté pour trafic de faux papiers.