La nouvelle vient de tomber: Claude MUHAYIMANA devra enfin rendre des comptes devant les assises de Paris du 29 septembre au 23 octobre 2020 pour « complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité ». C’est le 4 juin 2013 que le CPCR a déposé une plainte avec constitution de partie civile contre cet employé municipal de la ville de Rouen. Renvoyé devant les assises depuis le 9 novembre 2017, il aura donc fallu attendre près de trois ans pour que monsieur MUHAYIMANA comparaisse enfin devant ses juges. Des délais difficilement compréhensibles pour les familles des victimes.
Le CPCR, a l’initiative de la plupart des plaintes contre des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi du Rwanda, ne cesse de dénoncer les lenteurs de la justice française. En octobre dernier, notre association s’est adressée à madame BELLOUBET, ministre de la Justice pour demander plus de moyens pour le Pôle crimes contre l’humanité du TGI de Paris: ce courrier est à ce jour resté sans réponse.
Comme nous l’avons rappelé récemment, deux autres personnes ont été déférées devant la Cour d’assises de Paris. Sosthène MUNYEMANA, médecin à Villeneuve-sur-Lot (plainte de 1995!) et Laurent BUCYIBARUTA, ancien préfet au Rwanda, retraité à Saint-André-lès-Vergers près de Troyes (plainte de 2000) ont tous deux fait appel. Combien de mois faudra-t-il encore attendre?
Et bien d’autres dossiers encore à l’instruction ou pour lesquels nous attendons le réquisitoire du Procureur? A ce rythme-là, il est certain que des affaires s’éteindront d’elles-mêmes, par disparition des personnes poursuivies. Cette pensée nous est intolérable.
Alain GAUTHIER, président du CPCR
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(Jeune Afrique, 2 mars 2019)