L’audience consacrée à la demande d’extradition de Claude Muhayimana ce mercredi 5 juin au TGI de Paris a accouché d’une souris. En effet, alors que la Chambre de l’Instruction de la Cour d’appel de Paris s’apprêtait à renvoyer l’affaire pour « vérification de l’état de la législation rwandaise », le président du tribunal a porté à la connaissance du prévenu le fait que « le Ministre de la Justice du Rwanda avait spontanément fourni des informations sur les garanties qui existent au Rwanda » dans le domaine de la justice. C’est avec une réelle satisfaction, teintée d’un étonnement tout aussi réel, que le président du tribunal a salué « cette nouvelle initiative » comme « quelque chose de très nouveau ». L’ambiance était bon enfant, Claude Muhayimana ménagé.
En effet, c’est avec une certaine condescendance, voire une compassion certaine, que le magistrat s’est adressé à Claude Muhayimana, s’excusant de devoir reporter l’étude du dossier sur le fond au 25 septembre, date que le président reconnaissait être probablement trop lointaine pour le prévenu. Le même jour sera d’ailleurs étudié le dossier d’Innocent Musabyimana à propos duquel la Cour de Cassation a pris la décision d’annuler celle de la Cour d’appel de Dijon, favorable à l’extradition. Le président a fait gentiment remarquer à Maître Meilhac, qui semble être devenu l’avocat attitré des présumés génocidaires, que cela lui permettrait de ne venir qu’une seule fois au TGI! En dix minutes, l’affaire était réglée. Rendez-vous donc au 25 septembre, probablement pour s’entendre dire que Claude Muhayimana et Innocent Musabyimana ne seront pas extradés.
Pour rappel, le CPCR a déposé une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre de Claude Muhayimana hier après-midi, 4 juin 2013. Il semblerait que Claude Muhayimana et son avocat n’aient pas encore été mis au courant de cette plainte.