Charles Twagira: remise en liberté confirmée.

La 1ère Chambre de l’Instruction de la Cour d’appel de Paris a publié l’arrêt concernant la demande de remise en liberté de monsieur Charles TWAGIRA. Une telle décision nous paraît incompatible avec une véritable justice. Nous pensons tout particulièrement aux familles des victimes. Lors de la remise en liberté de monsieur Claude MUHAYIMANA, de Kibuye lui aussi, nous avions déjà manifesté notre réprobation. Monsieur TWAGIRA conteste bien évidemment les faits qui lui sont reprochés. C’est de bonne guerre. Les témoignages le concernant sont pourtant accablants: celui du docteur BLAM, son collègue allemand à Kibuye, celui de RUKERATABARO, un milicien qu’il prétend ne pas connaître. Monsieur TWAGIRA avait prétendu, devant l’OFPRA, qu’il se trouvait à l’Ile Maurice pendant le génocide! Nous connaissons cet argument très généralement avancé par les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi: « Nous n’étions pas là où on nous a vus ». Nous ne pouvions pas imaginer que, vu les charges qui pèsent sur lui, monsieur TWAGIRA pouvait être remis en liberté. Nous comptons bien sûr sur la justice pour dire le vrai, mais cette décision jette le doute sur l’état d’esprit et la sérénité des magistrats français. Depuis quinze ans, nous sommes confrontés à des décisions qui nous paraissent intolérables et totalement injustes. Nous ne baisserons pas les bras pour autant.  Mais il serait temps que des procès se déroulent sur le territoire français. On ne pourra se contenter plus longtemps d’un procès tous les deux ans. La remise en liberté de monsieur TWAGIRA nous révolte mais nous renforce aussi dans notre volonté de pousuivre le combat pour la justice, au service des victimes. A moins que la Cour de Cassation décide un jour de changer sa jurisprudence et accepte, comme cela se fait dans d’autres pays, d’extrader vers le Rwanda les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994.

 

 

 

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