Audition d’Albert Gahamanyi, fils de Célestin, 15 ans en 1994. Le témoin, après avoir souligné qu’il vivait en bon voisinage avec Simbikangwa, évoque l’attaque des militaires le 7 ou le 8 avril: « On a eu peur, on s’est enfui. On est allé chez des voisins le temps que les militaires s’en aillent. On est allé chez Simbikangwa en passant par la clôture. Il nous a dit que nous n’avions rien à craindre chez lui. Je suis resté 4 nuits et 5 jours. » Simbikangwa les a alors conduits en voiture, avec sa mère et deux frères, jusqu’à Rambura, chez son père. …
mars, 2014
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3 mars
Procès Simbikangwa: 3 mars 2014 (1)
Audition de Célestin Gahamanyi, haut fonctionnaire au Ministère de l’Intérieur en 1994. En visio-conférence de Kigali. La déclaration spontanée du témoin se résume en peu de mots: « Je n’avais rien de spécial à signaler sur Simbikangwa. Je ne sais pas grand chose car au moment des faits j’étais absent de Kigali. Après le 8 avril, j’étais parti de mon domicile. Je ne connais rien à son sujet. » Lors de la séance des questions, le témoin, âgé de 75 ans, rappelle que dans les années 90/94 tout était « compliqué ». « La guerre dominait, tout le monde avait peur. Le FPR avançait, présenté …
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1 mars
Procès Simbikangwa: 28 février 2014 (partie 2)
Audition de Jean-Marie Vianney Nyirigira, veilleur de nuit à Kiyovu en 1994. Le témoin est un rescapé et commence par annoncer qu’il a trois choses à dire sur Simbikangwa. Le prévenu a disséminé des armes au sein de la population, armes destinées à tuer les Tutsi. Ce 15 avril 1994, Simbikangwa est passé à la barrière sur laquelle se trouvait le témoin et a incité les civils et les militaires à ne laisser passer aucun Tutsi. D’autant plus que dans un autre secteur de la ville le FPR avait exterminé les Hutu. Quelques jours plus tard, une camionnette conduite par …
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1 mars
Procès Simbikangwa: 28 février 2014 (partie 1).
Audition d’Isaïe Harindintwari, veilleur de nuit à Kiyovu en 1994. Le témoin, un rescapé, commence par dresser un portrait très flatteur du prévenu, ce qui n’est pas courant depuis quatre semaines. Il le présente comme son ami: « Quand j’ai vu qu’il avait un handicap, à son arrivée dans le quartier, j’ai préféré l’aimer. Il m’a aimé aussi. Quand les militaires n’étaient pas là, j’ouvrais son portail. » Et de continuer: « Même si nous nous rencontrons au tribunal, je veux lui dire merci. » Nous apprendrons que Pascal Simbikangwa lui aurait sauvé la vie trois fois, qu’il lui a permis de faire venir …
février, 2014
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27 février
Procès Simbikangwa: 27 février 2014.
Audition de Jonathan Rekeraho, gardien en 1994, aujourd’hui technicien. Le témoin raconte que pendant le génocide il voyait Simbikangwa circuler sur la route et qui venait leur demander comment il allait. Ordre a été donné aux gardiens de ne pas rester dans les maisons mais de se tenir sur la route sinon ils seraient considérés comme des Inyenzi. Il évoque l’implantation des barrières importantes et ce qu’il appelle les « sous-barrières ». Rekeraho reconnaît qu’il a reçu un fusil de la part de Simbikangwa, arme demandée par son ami Sadala. En réalité, cette arme devait servir à défendre la barrière pour empêcher …
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27 février
Procès Simbikangwa: 26 février 2014 après-midi.
« J’ai assisté à un cinéma » Après avoir qualifié la semaine passée certains témoignages de comédie, Pascal Simbikangwa ne change pas sa ligne de défense. Il ponctue celui de Diogène Nyirishema, gardien d’une maison située à quelques encablures de son propre domicile (dans le quartier de Kiyovu) pendant le génocide, par un tonitruant et goguenard : « j’ai assisté à un cinéma ! je n’ai jamais rencontré cet homme, je ne le connais pas ». Pourtant, petit à petit, cette ligne se fracture par endroits : il reconnait avoir écouté la RTLM la veille; et ce jour-là, y être allé, avoir beaucoup circulé …
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27 février
Quelques mises au point.
Après trois semaines et demie de procès, il me paraît nécessaire d’évoquer quelques problèmes rencontrés lors du procès de Pascal Simbikangwa. 1) A propos de la méconnaissance de la culture rwandaise. Un avocat de la défense s’étonne du comportement d’un « zamu », gardien de maison, qui oserait sortir de la concession pour aller se promener. Il faut savoir qu’au Rwanda beaucoup de propriétés sont gardées par des veilleurs de jour et/ou de nuit. C’est assez souvent le même qui s’occupe aussi du jardin et parfois, lorsque la confiance est établie, il peut lui être demandé de faire le ménage à l’intérieur. …
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27 février
Procès Simbikangwa: 26 février 2014 matin
Le début de la matinée de cette nouvelle journée est consacré à la projection de plans du quartier de Kiyovu où vivait Pascal Simbikangwa, documents fournis soit par les enquêteurs, soit par le CPCR. Les photos des enquêteurs ont été prises le 10 septembre 2012, les vidéos du CPCR en octobre 2013: photos et vidéos du quartier et de la maison de Simbikangwa. La deuxième partie sera consacrée aux questions posées à Pascal Simbikangwa. Contrairement à ce qu’il avait prétendu lors de certaines auditions, il aura passé la plus grande partie des trois mois du génocide à Kigali. A la …
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26 février
Procès Simbikangwa: 25 février après-midi.
« Extrême extrémisme » La liaison avec Kigali est mauvaise, mais Valérie Bemeriki, en tenue rose de détenue, vient s’asseoir dans le grand fauteuil qui l’attend pour cette visioconférence, derrière une table nue. L’ancienne journaliste à la Radio Télévision des Mille Collines a été condamnée à perpétuité par une tribunal Gacaca en 2009. De trois quart face et en contre-plongée, elle jure avec une voix ferme, de dire toute la vérité et rien que la vérité. Et son témoignage est accablant pour l’accusé. Elle connait Pascal Simbikangwa, confirme sa réputation de tortionnaire et affirme « il était au service de la présidence ». …
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25 février
Procès Simbikangwa: 25 février 2014 matin.
Audition de monsieur Théoneste Marijoje, professeur à Rambura en 1994, responsable ressources humaines dans une entreprise de construction aujourd’hui. Monsieur Marijoje commence sa déposition en évoquant des réunions qui étaient organisées pendant les vacances scolaires à l’école de Kibihekane. Ces réunions s’adressaient aux collégiens qui poursuivaient leurs études dans différentes régions du Rwanda, et avaient pour objectif de faire connaître aux autorités locales ce que l’on enseignait à ces jeunes gens dans les domaines de l’Histoire et de l’Education civique. Les autorités locales cherchaient aussi à connaître combien de jeunes originaires du Nord du pays poursuivaient des études. Pascal Simbikangwa …