Alain Gauthier

Procès Simbikangwa: 5 mars 2014 (1)

Le témoin de ce jour se nomme Martin HIGIRO, commerçant. Il a été hébergé pendant le génocide chez Pascal S, dont il ignorait tout de lui.   Il est nécessaire de rappeler les conditons d’audition de ce témoin devant la Cour : le témoin n’a pas pu se déplacer en France pour des raisons médicales. Cette audition a donc eu lieu par visio-conférence, et un interprète français-kynyarwanda sur place traduisait les questions posées au témoin.  Tout d’abord, Martin Higiro, soucieux de ne pas se contredire et de vérifier que les interprètes aient bien interprétés ses mots, répète la requête qu’il avait …

Lire »

Procès Simbikangwa: 4 mars 2014 (2)

Audition de Pascal Gahamanyi, demeurant aujourd’hui en Suède où il travaille. Pascal Gahamanyi est le dernier membre de la famille à être entendu par la Cour d’assises: témoin important puisqu’il a passé les trois mois du génocide sous la » protection » de Pascal Simbikangwa. Le témoin commence par reconnaître, comme son père et ses frères qui ont déjà témoigné, les rapports de bon voisinage qu’il entretenait avec le prévenu, avant le génocide. Dès la chute de l’avion du président Habyarimana, il se terre avec les siens dans leur maison de Kiyovu, à Kigali: c’est la consigne reçue des autorités via la …

Lire »

Procès Simbikangwa: 4 mars 2014 (1)

Audition de Michel Gahamanyi, comptable. « J’ai connu Simbikangwa comme voisin. Il nous arrivait de nous rendre chez lui pour regarder la télévision ou un film. C’était un bon voisin. » C’est ainsi que commence la déposition spontanée du témoin. Il n’a pas vraiment connu le prévenu avant le génocide car il était interne dans un collège en dehors de Kigali. Le témoin rappelle que pendant la journée du 7 avril ils sont restés chez eux, conformément aux consignes diffusées par la radio. Le 8 au matin, des soldats tentent de rentrer dans la maison de la famille Gahamanyi en escaladant le …

Lire »

Refus d’extrader: un avocat donne son avis

RWANDA : trois arrêts de la Cour de cassation qui relancent le débat sur l’extradition vers leur pays de personnes suspectées d’avoir participé au génocide des Tutsi.    Dans trois arrêts du 26 février 2014, la Cour de cassation s’est fermement opposée à ce que la France extrade vers le Rwanda des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994. Sa motivation peut laisser perplexe. Selon notre haute juridiction, le respect du principe de légalité des délits et des peines rend impossibles de telles extraditions vers le Rwanda. En effet, à l’époque où le génocide a été commis, la législation rwandaise …

Lire »

Procès Simbikangwa: 3 mars 2014 (2)

Audition d’Albert Gahamanyi, fils de Célestin, 15 ans en 1994. Le témoin, après avoir souligné qu’il vivait en bon voisinage avec Simbikangwa, évoque l’attaque des militaires le 7 ou le 8 avril: « On a eu peur, on s’est enfui. On est allé chez des voisins le temps que les militaires s’en aillent. On est allé chez Simbikangwa en passant par la clôture. Il nous a dit que nous n’avions rien à craindre chez lui. Je suis resté 4 nuits et 5 jours. » Simbikangwa les a alors conduits en voiture, avec sa mère et deux frères, jusqu’à Rambura, chez son père. …

Lire »

Procès Simbikangwa: 3 mars 2014 (1)

Audition de Célestin Gahamanyi, haut fonctionnaire au Ministère de l’Intérieur en 1994. En visio-conférence de Kigali. La déclaration spontanée du témoin se résume en peu de mots: « Je n’avais rien de spécial à signaler sur Simbikangwa. Je ne sais pas grand chose car au moment des faits j’étais absent de Kigali. Après le 8 avril, j’étais parti de mon domicile. Je ne connais rien à son sujet. » Lors de la séance des questions, le témoin, âgé de 75 ans, rappelle que dans les années 90/94 tout était « compliqué ». « La guerre dominait, tout le monde avait peur. Le FPR avançait, présenté …

Lire »

Procès Simbikangwa: 28 février 2014 (partie 2)

Audition de Jean-Marie Vianney Nyirigira, veilleur de nuit à Kiyovu en 1994. Le témoin est un rescapé et commence par annoncer qu’il a trois choses à dire sur Simbikangwa. Le prévenu a disséminé des armes au sein de la population, armes destinées à tuer les Tutsi. Ce 15 avril 1994, Simbikangwa est passé à la barrière sur laquelle se trouvait le témoin et a incité les civils et les militaires à ne laisser passer aucun Tutsi. D’autant plus que dans un autre secteur de la ville le FPR avait exterminé les Hutu. Quelques jours plus tard, une camionnette conduite par …

Lire »

Procès Simbikangwa: 28 février 2014 (partie 1).

Audition d’Isaïe Harindintwari, veilleur de nuit à Kiyovu en 1994. Le témoin, un rescapé, commence par dresser un portrait très flatteur du prévenu, ce qui n’est pas courant depuis quatre semaines. Il le présente comme son ami: « Quand j’ai vu qu’il avait un handicap, à son arrivée dans le quartier, j’ai préféré l’aimer. Il m’a aimé aussi. Quand les militaires n’étaient pas là, j’ouvrais son portail. » Et de continuer: « Même si nous nous rencontrons au tribunal, je veux lui dire merci. » Nous apprendrons que Pascal Simbikangwa lui aurait sauvé la vie trois fois, qu’il lui a permis de faire venir …

Lire »

Procès Simbikangwa: 27 février 2014.

Audition de Jonathan Rekeraho, gardien en 1994, aujourd’hui technicien. Le témoin raconte que pendant le génocide il voyait Simbikangwa circuler sur la route et qui venait leur demander comment il allait. Ordre a été donné aux gardiens de ne pas rester dans les maisons mais de se tenir sur la route sinon ils seraient considérés comme des Inyenzi. Il évoque l’implantation des barrières importantes et ce qu’il appelle les « sous-barrières ». Rekeraho reconnaît qu’il a reçu un fusil de la part de Simbikangwa, arme demandée par son ami Sadala. En réalité, cette arme devait servir à défendre la barrière pour empêcher …

Lire »

Procès Simbikangwa: 26 février 2014 après-midi.

« J’ai assisté à un cinéma » Après avoir qualifié la semaine passée certains témoignages de comédie, Pascal Simbikangwa ne change pas sa ligne de défense. Il ponctue celui de Diogène Nyirishema, gardien d’une maison située à quelques encablures de son propre domicile (dans le quartier de Kiyovu) pendant le génocide, par un tonitruant et goguenard : « j’ai assisté à un cinéma ! je n’ai jamais rencontré cet homme, je ne le connais pas ».   Pourtant, petit à petit, cette ligne se fracture par endroits : il reconnait avoir écouté la RTLM la veille; et  ce jour-là, y être allé, avoir beaucoup circulé …

Lire »