Nous avons appris, la semaine dernière à Kigali, qu’un nouveau présumé génocidaire rwandais venait de se faire arrêter en France, à Créteil ( ?) et ce dans l’indifférence générale. Et pourtant, il ne s’agit pas de n’importe qui. Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki était ministre des Travaux publics dans le gouvernement intérimaire qui a mené à son terme le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Après avoir quitté le pays, il fut l’un des fondateurs des FDLR, troupes de sinistre mémoire, composées en partie d’anciens génocidaires réfugiés au Congo. Ces mêmes forces armées qui pillent l’est du Congo en pratiquant le viol systématique. Le président de cette organisation est actuellement jugé en Allemagne et le secrétaire exécutif, Callixte Mbarushimana, a été extradé à La Haye pour y être jugé pour crimes contre l’humanité. Il est également visé par une plainte déposée par nos soins pour crime de génocide.
Le CPCR s’étonne de voir que cette arrestation n’a pratiquement pas été relayée par la presse occidentale, encore moins par la presse française.
Le CPCR demande qu’une information judiciaire soit immédiatement ouverte contre lui, avant même qu’il ne soit remis en liberté comme c’est le plus souvent le cas en France. Cette libération est peut-être d’ailleurs effective à ce jour.
Une autre arrestation est passée inaperçue. Manassé Bigwenzare, visé par un mandat d’arrêt international et faisant l’objet d’une fiche rouge d’Interpol, aurait été arrêté en mai dernier, selon une source policière. Mais cette arrestation reste à confirmer vu le silence qui l’a entourée.
Le CPCR continuera à rester vigilant quant à la présence des présumés génocidaires rwandais sur le sol français et insiste pour que, sans retard, le « pôle d’enquêteurs spécialisé pour crime contre l’humanité » se voit doté de moyens efficaces pour permettre la tenue de procès en France. Plus de dix-sept ans après la perpétration de ce génocide, aucun procès n’a encore eu lieu en France. C’est intolérable.