Aloys NTIWIRAGABO dans l’oeil du cyclone.

L’article de Médiapart publié vendredi dernier concernant la présence en France d’un ancien responsable des renseignements au Rwanda en 1994, soupçonné d’avoir participé activement au génocide des Tutsi, Aloys NTIWIRAGABO, vient de donner un bon coup de pied dans la fourmilière[1]. Il est difficile d’expliquer la présence sur le sol français de personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi, le dernier génocide du XXème siècle[2]. Ce monsieur avait su se faire oublier et il serait intéressant de savoir de quels soutiens il a pu bénéficier pour pouvoir rejoindre, dans la région d’Orléans, son épouse et ses amis avec qui il avait probablement gardé des liens étroits.

Il faut se souvenir que Aloys NTIWIRAGABO est aussi un des membres fondateurs des FDLR, cette « association de malfaiteurs » qui a mis a feu et à sang le Nord et le Sud Kivu au Congo depuis la fin du génocide des Tutsi et qui rêvait de revenir au pouvoir à Kigali. Deux autres membres éminents des FDLR, Hyacinthe Rafiki NSENGIYUMVA et Callixte MBARUSHIMANA sont d’ailleurs visés en France par des plaintes du CPCR. Nous ne savons pas où en est l’instruction.

L’annonce, samedi 25 juillet, de l’ouverture d’une information préliminaire par le Parquet antiterroriste pour « crimes contre l’humanité » ne peut que réjouir tous ceux qui croient encore à la justice[3]. Cette décision sera-t-elle suivie de l’arrestation de Aloys NTIWIRAGABO?

Toujours est-il qu’après l’arrestation de Félicien KABUGA, cette nouvelle va probablement semer le trouble dans le milieu assez fermé de tous ceux qui ont cru pouvoir échapper à la justice en se réfugiant sur le sol français. Nous continuons à réclamer plus de moyens pour que tous ceux qui sont actuellement poursuivis pour génocide et qui vivent en France soient jugés sans plus de délai. On a du mal à comprendre qu’en 26 ans seuls trois génocidaires aient été jugés et condamnés en France.

Comme toute personne qui n’a pas été condamnée, monsieur NTIWIRAGABO bénéficie de la présomption d’innocence.

Alain GAUTHIER, président du CPCR

  1. Médiapart, 24 juillet : Aloys Ntiwiragabo, pilier présumé du génocide des Tutsis, se terre en France[]
  2. Lire également dans Libération du 24 janvier : Rwanda : «Il y aurait une centaine de génocidaires supposés en France»[]
  3. Médiapart, 25 juillet : La France ouvre une enquête pour «crimes contre l’humanité» à l’égard d’Aloys Ntiwiragabo[]

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