Affaire Wenceslas MUNYESHYAKA: clôture de l’instruction.

De sources judiciaires, nous avons récemment appris que l’instruction de l’affaire MUNYESHYAKA était terminée. Dans un délai de trois mois (dans la mesure où le prêtre de Gisors est en liberté) le Parquet  publiera son réquisitoire qui devrait être suivi, toujours dans les mêmes délais, par l’ordonnance des juges d’instruction. Espérons qu’il en soit bientôt de même pour l’ancien préfet de Gikongoro, Laurent BUCYIBARUTA. Ces deux affaires ont été confiées à la justice française par le TPIR, alors que ces deux personnes étaient déjà visées par des plaintes déposées en France, en 1995 pour monsieur MUNYESHYAKA, et en 2000 pour monsieur BUCYIBARUTA. Il serait temps que l’on sache enfin sur quoi vont déboucher ces deux affaires.

Claude MUHAYIMANA a bien fait l’objet d’une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Il devrait quitter sa prison aujourd’hui, 9 avril 2015. Nous pouvons regretter une telle décision dans la mesure où monsieur MUHAYIMANA avait été placé en détention l’an dernier pour « risque de pression sur des témoins ». Nous ne sommes pas convaincus que ces risques aient disparu! Même s’il est placé sous contrôle judiciaire strict, il pourra toujours chercher à intimider ceux qui l’ont mis en cause.

De source judiciaire, nous apprenons aussi que le procès d’assises concernant Octavien NGENZI et Tito BARAHIRA pourrait se dérouler de mai à juillet 2016. Il aura donc fallu attendre plus de deux ans entre le procès SIMBIKANGWA et celui des deux anciens maires de Kabarondo! On peut légitimement s’interroger sur le temps qu’il faudra pour juger la trentaine de personnes actuellement visées par une plainte pour génocide. Nous attendons aussi les dates du procès en appel concernant SIMBIKANGWA.

Ce communiqué nous donne l’occasion d’évoquer une nouvelle fois la question du financement de nos actions judiciaires. Il nous semble indispensable que la communauté internationale prenne en charge les frais de nos avocats lors des procès à venir, voire ceux des avocats de la défense. C’est bien cette même communauté internationale qui a financé tous les procès du TPIR en payant grassement, entre autres, les avocats des personnes poursuivies pour génocide. Nous ne manquerons pas de prendre des initiatives dans ce sens dans les prochaines semaines.

Alain GAUTHIER, président du CPCR

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