Les juges d’instruction viennent de publier l’Ordonnance de Mise en Accusation (OMA) dans l’affaire qui concerne monsieur Philippe MANIER/HATEGEKIMANA, alias BIGUMA. Cette ordonnance est en tout point conforme au réquisitoire du parquet (15/04/2021). L’accusé sera donc bien déféré devant la Cour d’assises pour génocide. Un non-lieu partiel ayant été prononcé, nous nous réservons la possibilité de faire appel, tout en sachant qu’une telle décision ne ferait que repousser de plusieurs mois la comparution de Philippe MANIER devant ses juges.
C’est le premier juin 2015 que le CPCR, après plusieurs mois d’investigations, avait déposé plainte contre Philippe HATEGEKIMANA, MANIER depuis sa naturalisation (11/04/2005). Il résidait dans la région de Rennes. Après avoir fui au Cameroun, il avait été arrêté et extradé vers la France. Le 15 février 2019, il était mis en examen et incarcéré à la prison de Nanterre. A ce jour, il est la seule personne à attendre son procès en détention, ce qui explique la détermination des juges.
On ne peut que se féliciter de la célérité avec laquelle cette affaire est conduite. Dommage que tant d’autres affaires n’aient pas fait l’objet de la même attention.
Pour rappel, Claude MUHAYIMANA, un Interahamwe de Kibuye en résidence à Rouen, sera jugé du 22 novembre au 17 décembre. Suivra alors, du 9 mai au 1 juillet 2022, le procès de l’ancien préfet de Gikongoro, Laurent BUCYIBARUTA. Les médecins Sosthène MUNYEMANA ( longtemps médecin urgentiste à Villeneuve-sur-Lot) et Eugène RWAMUCYO (actuellement en Belgique) ayant fait appel de l’OMA des juges, ils n’ont fait que repousser les échéances. A noter que les plaintes qui les visent datent de 1995 pour le premier et de 2007 pour le second. Des délais que nous continuons à considérer comme intolérables.
Enfin, tout récemment, nous avons appris la mise en examen d’Isaac KAMALI, visé par une plainte du CPCR depuis 2009! Monsieur KAMALI est le beau-frère de Théoneste BAGOSORA, considéré comme « le cerveau » du génocide. Comme Laurent BUCYIBARUTA, il réside dans la région de Troyes, dans l’Aube, après avoir exercé la profession de professeur de mathématiques dans la région de Béziers.
Si les événements concernant les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi semblent se précipiter, il n’en reste pas moins que les poursuites ont pris beaucoup de retard, un retard, comme nous ne cessons de le répéter, qui ne se rattrapera pas.
Alain GAUTHIER, président du CPCR