« La Cour d’appel de Toulouse a confirmé ce jour la décison prise en première instance dans l’affaire NGENZI/CPCR/GAUTHIER: le communiqué publié sur le site du CPCR par son président le 14 mai 2014 ne portait pas atteinte à la présomption d’innocence. Cette décision était attendue mais nous devons remercier nos avocats pour le travail qu’ils ont effectué. Nous regrettons cependant d’avoir eu à dépenser notre énergie et notre argent dans une affaire qui aurait pu ne pas avoir lieu.
Reste maintenant à se consacrer à l’essentiel. Monsieur NGENZI, tout comme monsieur BARAHIRA, co-accusé, après avoir épuisé tous les recours légaux, devra comparaître devant la Cour d’assises de Paris. La date de ce nouveau procès d’assises contre des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 n’est pas encore connue. Il semblerait que ce procès ne puisse se tenir avant le début de l’année prochaine. Pour mémoire, nous attendons aussi le procès en appel de Pascal SIMBIKANGWA, condamné pour « génocide et complicité de crimes contre l’Humanité » le 14 mars dernier. Sans parler de nombreuses autres affaires (près d’une trentaine) qui sont à l’instruction au « pôle crimes contre l’humanité » créé à Paris en janvier 2012. Nous pouvons évoquer à ce stade le cas du docteur Charles TWAGIRA et celui de Claude MUHAYIMANA, tous en détention provisoire dans des prisons de la région parisienne. Sans oublier les deux affaires transmises à la justice française par le TPIR, celles concernant l’abbé Wenceslas MUNYESHYAKA et Laurent BUCYIBARUTA. Le cas de madame Agathe KANZIGA/HABYARIMANA est rarement évoqué: nous attendons la décison de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) auprès de laquelle elle s’est adressée après le refus de la justice française de lui accorder un titre de séjour.
En réalité, si le combat du CPCR et d’autres associations (Survie, la LICRA, la FIDH et la LDH) a commencé depuis de longues années, nous n’en sommes qu’au début des épreuves que nous devrons traverser. Combien de temps faudra-t-il pour juger toutes les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi et qui ont trouvé refuge en France? Nous avons besoin du soutien du plus grand nombre afin que les victimes et leurs familles soient rétablies dans leur dignité. »
Alain Gauthier, président du CPCR