Dans trois jours, nous serons tous appelés à commémorer, pour la vingt-sixième année, le génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda. Nous ne pourrons pas participer à des manifestations publiques, mais nous ne manquerons pas de nous unir en pensée, en prière, avec toutes les victimes du génocide et leurs familles. Dans nos lieux de confinement, nous nous sentirons encore plus unis les uns aux autres. Nos célébrations individuelles ou familiales nous permettront de nous sentir réunis par des liens encore plus étroits. « Tuli kumwe », on est ensemble.
Nous ne devons pas oublier toutefois que la justice française, avec beaucoup de lenteurs, continue de traiter les dossiers de ceux qui ont participé au génocide des Tutsi et qui vivent en France. Les événements que nous vivons actuellement retarderont-ils les échéances judiciaires? Le procès de Claude MUHAYIMANA, annoncé pour le 29 septembre, pourra-t-il se tenir aux assises de Paris aux dates prévues? Laurent BUCYIBARUTA et Sosthène MUNYEMANA, déférés devant la cour d’assises, mais qui ont fait appel depuis… décembre 2018, profiteront-ils de délais supplémentaires? Le CPCR continuera en tout cas d’exiger que justice soit rendue dans des délais qui, depuis bien longtemps, ne sont plus raisonnables.
Le 7 avril, nous nous souviendrons que, voici vingt-six ans, plus d’un million de personnes ont été exterminées parce qu’elles étaient Tutsi, victimes d’un génocide. Ibuka! souviens-toi.